Le sport : un booster professionnel

booster professionnel

Meilleur état d’esprit, renforcement de la confiance en soi, bien-être amélioré… Les bienfaits du sport ne sont plus à prouver, ses impacts sur les performances professionnelles sont réels. Au point qu’une trentaine de femmes, leaders dans leur secteur, ont accepté de révéler dans un livre tous les bienfaits qu’elles tirent de l’activité physique.

« Nous sommes sur tous les fronts : la carrière, les enfants… Dans cette société qui nous impose d’être brillantes en permanence, nous devons impérativement, par moments, lâcher prise. » Forte de ce constat, Emmanuelle Jappert, conseillère en communication et personal branding, s’est lancée dans l’écriture de #WonderSportWomen (Fauves), un ouvrage regroupant les témoignages d’une trentaine de professionnelles, faisant autorité dans leurs secteurs respectifs.

Sport et entrepreneuriat : deux combats énergiques 

Guide Dev Persot

De Nathalie Ianetta, ancienne conseillère de François Hollande sur les dossiers sports et actuellement Chief advisor de l’UEFA (Union des associations européennes de football), à la navigatrice Isabelle Autissier en passant par Anne Ghesquière, directrice de collection aux éditions Eyrolles, toutes détaillent les bienfaits de l’activité sportive, non seulement sur leur bien-être personnel mais aussi sur leur performance au travail.

A l’image d’Emmanuelle Duez, fondatrice du cabinet de conseil spécialiste des problématiques de mutation des organisations The Boson Project. « Les similarités entre le sport et l’entrepreneuriat sont nombreuses : le quotidien d’un entrepreneur est fait avant tout d’esprit d’équipe, de larmes parfois, de solitude souvent et d’énergie toujours, » explique la jeune femme. « Le sport en tant que tel revient souvent au cœur de nos vie de créateurs une fois la phase de stabilisation passée ».

Car, pour bon nombre de ces femmes, le sport constitue un cercle vertueux qui renforce notamment la confiance en soi. « Ces personnalités que j’ai rencontrées subliment les épreuves qui s’imposent à elle. Le sport leur donne cette énergie, » assure Emmanuelle Jappert. « Elles n’écoutent pas ceux qui les rabaissent ou les incitent à ne pas oser. »

Le manager : un sportif qui s’ignore ?

Un corps qui soigne l’esprit en quelque sorte. « Grâce au sport, mon énergie décuple. Plus j’en fais, plus j’ai envie de faire de choses, » se réjouit ainsi Angélique Gérard, directrice de la relation abonnés de Free, présidente de nombreuses filiales du groupe Iliad. « La course à pied m’amène l’assurance dont j’ai besoin au quotidien, en plus d’un maintien physique. Cela me permet de mieux driver ma carrière. »

Pour cette dirigeante, son parcours présente de nombreuses similitudes avec celui d’un sportif. « La vie d’un athlète est jonchée de défis, de rebondissements après des échecs, comme celle des managers. En entreprise, l’échec est souvent condamné mais, en réalité, je pense que c’est une chance d’échouer, à condition de comprendre pourquoi, d’avancer et de regarder devant. » Autre similitude selon Angélique Gérard : l’esprit d’équipe. « Un athlète n’est jamais seul.
 Il a son manager, un stratège, un ostéopathe… En entreprise c’est la même chose. C’est une somme d’individus qui permet de réussir ensemble

Quid de la transmission sportive… au féminin?

Une tournure d’esprit transversale, et donc bénéfique dans bien des domaines, que certaines tiennent à inculquer à leurs enfants, et en particulier à leurs filles. « J’ai ressenti un besoin croissant de faire quelque chose de stimulant hors de mon cadre professionnel, qui puisse me permettre de retrouver une forme d’équilibre émotionnel et de sérénité, » raconte la directrice marketing de Coca-Cola France, Céline Bouvier. « Lorsque je me suis mise à courir, j’ai incitée ma fille à me suivre même si elle n’avait que quatorze ans. » Une initiative qui semble porter ses fruits.

« À dix-sept ans, elle court bien mieux que moi. Elle a une très bonne forme physique qui lui permet de faire ce qu’elle a à faire en étant bien dans sa peau. »

La transmission du sport entre mère et fille, une notion plutôt nouvelle… l’effort physique au féminin ayant longtemps été tout sauf une évidence. Ainsi, Pierre de Coubertin, le père du sport moderne, n’hésitait-il pas à déclarer : « une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. » Deux siècles plus tard, le sport reste encore, dans l’imaginaire collectif, essentiellement assimilé à une pratique masculine.

« 93% du sport à l’antenne est du sport masculin, et seulement 7% concerne les femmes. Et sur ces 7%, quasiment toute la diffusion du sport pratiqué par les femmes est sur les chaines payantes, » déplore Christine Kelly, ex-journaliste et ancienne membre du CSA. Un constat dont les répercussions sont loin d’être uniquement symboliques. « Plus les sportives de haut niveau seront représentées dans les médias, plus il y aura un appel d’air pour que les femmes prennent leur place pour une société mixte, » conclut Emmanuelle Jappert.

Claire Bauchart

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