Syndrome du bon élève : pourquoi il nous freine ?

syndrome du bon élève

Vouloir bien faire, répondre aux attentes, viser l’excellence… Si ces qualités peuvent mener au succès, elles peuvent aussi devenir un frein lorsqu’elles sont poussées à l’extrême. 

Diana Paola, auteure de Le syndrome du bon élève (Ed. Diateino) et fondatrice de la méthode BEby, décrypte ce phénomène et partage ses conseils pour s’en libérer. À travers sa méthode basée sur des Baby Steps, elle propose des solutions concrètes pour dépasser ce syndrome et gagner en confiance.

Comment définiriez-vous le « syndrome du bon élève » en quelques mots ? Et pourquoi ce syndrome est-il si répandu, en particulier chez les femmes ?

Diana Paola : Le “syndrome du bon élève” se caractérise par un besoin constant de validation, un perfectionnisme excessif et une peur de l’échec. C’est un piège qui conduit à se conformer aux attentes des autres, souvent au détriment de ses propres désirs et ambitions. Ce syndrome est particulièrement répandu chez les femmes en raison des pressions sociales et familiales qui les poussent à exceller, à prouver leur valeur, et à être toujours à la hauteur des attentes.

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Besoin de validation constante : La quête de la reconnaissance peut devenir un moteur de l’épanouissement personnel et professionnel. Mais elle peut aussi se transformer en une spirale d’autocritique.

Perfectionnisme : La volonté d’être parfaite à tout prix peut entraver la prise de risques et l’initiative personnelle.

Attentes sociales : Les femmes sont souvent conditionnées à exceller dans des rôles multiples (professionnels, familiaux, sociaux). Cela renforce ce syndrome.

BEby : Ma méthode, fondée grâce aux études de la Harvard Business Review, guide les femmes dans leur parcours vers la confiance en soi en leur permettant d’avancer étape par étape, grâce aux Baby Steps. Des petits efforts progressifs qui mènent à des résultats concrets.

« L’aspiration à l’excellence ne doit jamais se faire au détriment de notre équilibre intérieur. » — Diana Paola

Vous évoquez les pressions sociales et familiales qui contribuent au syndrome. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Diana Paola : Les pressions sociales et familiales jouent un rôle fondamental dans l’émergence du syndrome du bon élève. Dans de nombreuses cultures, les femmes sont souvent vues comme les gardiennes de la perfection dans leur famille et leur milieu professionnel. Ces attentes non dites génèrent une pression interne qui devient difficile à gérer.

Rôles multiples : Les femmes jonglent avec des rôles variés (mères, épouses, professionnelles) où chacune de ces sphères impose des standards de réussite élevés.

Le poids de la transmission : Elles se sentent parfois obligées de transmettre des valeurs de réussite qui peuvent être épuisantes.

Le jugement social : La société a tendance à juger plus sévèrement les femmes qui dévient des normes de perfection. Cela créé un climat de stress constant. Grâce à des approches comme la méthode BEby, que j’ai fondée, les femmes apprennent à se libérer de ces attentes externes pour prendre confiance et s’affirmer, que ce soit en entreprise ou dans leur vie personnelle.

« La liberté commence lorsque l’on cesse de vouloir plaire à tout le monde. » — Diana Paola

Vous parlez de perfectionnisme et de peur de l’échec. Comment ces éléments se manifestent-ils en entreprise ?

Diana Paola : En entreprise, le perfectionnisme et la peur de l’échec se traduisent souvent par une réticence à déléguer, une surcharge de travail, et une paralysie face à la prise de décision. Cela impacte non seulement le bien-être personnel, mais aussi la productivité collective.

Délégation difficile : Par peur de perdre le contrôle, il peut être difficile pour une femme dans un rôle de leadership de déléguer des tâches.

Procrastination : C’est la peur de l’échec qui empêche de passer à l’action et de prendre des initiatives.

Stress et anxiété : La recherche de la perfection peut mener à l’épuisement professionnel, à la perte de confiance et à un sentiment de stagnation. C’est d’ailleurs pour cette raison que la méthode BEby, qui offre des étapes progressives à travers des Baby Steps, aide à réduire l’anxiété et à se concentrer sur les actions concrètes à mener, sans attendre la perfection.

« Le perfectionnisme est un fardeau invisible qui nous empêche d’atteindre nos véritables objectifs. » — Diana Paola

L’assertivité est une des clés que vous proposez. Comment la développer concrètement ?

Diana Paola : L’assertivité, c’est avant tout savoir dire « non » (et savoir dire « oui ») sans culpabilité et exprimer ses idées et besoins de manière claire et respectueuse. Elle permet d’installer une confiance en soi essentielle pour prendre des décisions et affronter les challenges professionnels.

Pratique régulière : Commencer par de petites actions, comme exprimer son désaccord de façon constructive, aide à renforcer la confiance. La méthode BEby propose des outils hebdomadaires qui guident les femmes, étape par étape, pour devenir plus assertives dans leur quotidien.

Apprendre à se respecter : Accepter que nous avons des limites et que notre temps et notre énergie sont précieux.

Modéliser l’assertivité : Observer et apprendre des autres qui font preuve d’assertivité est un excellent moyen de renforcer ses propres compétences. Dans les workshops que j’organise, à travers 6 pays (France, Belgique, Canada, Suisse, Luxembourg…), pour des groupes d’entrepreneuses ou d’équipes, l’assertivité est toujours au cœur des échanges. Elle permet de renforcer la prise de parole et l’estime de soi.

« L’assertivité n’est pas un signe d’agression, mais de respect envers soi-même et les autres. » — Diana Paola

Quelles stratégies recommandez-vous pour sortir du besoin constant de validation ?

Le syndrome du bon élève - Diana Paola (Ed. Diateino)
Le syndrome du bon élève – Diana Paola (Ed. Diateino)

Diana Paola : Se libérer du besoin de validation commence par un travail de réévaluation des attentes externes et de l’estime de soi. Cela nécessite de comprendre que l’on peut s’épanouir sans validation extérieure.

Reprendre le contrôle : Il est important de définir ses propres critères de réussite et de satisfaction. Avec BEby, nous travaillons sur des objectifs clairs et réalistes. Le tout en intégrant des Baby Steps pour avancer sereinement et sans pression.

Renforcer l’autonomie : Apprendre à faire des choix qui résonnent avec nos valeurs profondes et non pas uniquement pour plaire.

Pratiquer la gratitude : Prendre le temps de reconnaître ses propres réalisations et se célébrer soi-même. Lors de mes workshops, je constate que les participantes, en apprenant à se valider elles-mêmes, développent une confiance beaucoup plus solide. Mais aussi une vision plus claire de leur propre succès.

« L’estime de soi est la plus belle forme de validation que l’on puisse s’offrir. » — Diana Paola

Pour les entrepreneuses et leaders, comment concilier ambition et lâcher-prise ?

Diana Paola : L’équilibre entre ambition et lâcher-prise est essentiel pour éviter l’épuisement et cultiver un leadership inspirant. Cela passe par une gestion consciente de ses objectifs et une acceptation de l’imperfection.

Fixer des objectifs clairs : L’ambition se nourrit de vision, mais elle doit être réaliste et alignée avec nos valeurs. La méthode BEby propose des outils qui aident à structurer cette ambition. Mais également à poser des actions concrètes à court, moyen et long terme, tout en prenant soin de son bien-être.

Apprendre à déléguer : Le lâcher-prise passe par la confiance envers son équipe et la capacité à accepter que tout ne soit pas parfait. Lors de mes workshops, nous abordons aussi le lâcher-prise comme une compétence essentielle du leadership.

Savoir se détacher : Prendre du recul est parfois la meilleure manière de rester créative et stratégique. Cela permet de mieux prioriser et de libérer de l’espace mental pour la prise de décision stratégique.

« Ambition et lâcher-prise ne sont pas opposés, mais complémentaires dans un leadership durable. » — Diana Paola

Si vous deviez donner un conseil aux femmes qui souffrent de ce syndrome, quel serait-il ?

Diana Paola : Mon conseil serait de prendre le temps de s’écouter et de se libérer des attentes externes. Il est essentiel de comprendre que la perfection n’est pas un objectif réalisable. Et que l’échec fait partie du processus de croissance.

Il est indispensable aussi de demander un accompagnement, du coaching, c’est pour les meilleures ! Avec moi, mon cabinet BEby, fondé en 2009, ou un expert en la matière…

Accepter l’imperfection : Ne jamais se laisser définir par ses échecs, mais par sa capacité à rebondir. La méthode BEby est là pour aider à intégrer les échecs comme des étapes d’apprentissage, pas comme des obstacles infranchissables.

Se concentrer sur l’essentiel : Prioriser ses besoins et ses valeurs avant de répondre aux attentes des autres. Les workshops que je propose aux groupes d’entrepreneuses permettent de mieux comprendre où mettre son énergie. Ils apprennent également à dire “non” pour ne pas se perdre dans des attentes extérieures.

Cultiver l’autocompassion : Être bienveillante avec soi-même et reconnaître ses réussites, petites ou grandes.

« La vraie réussite réside dans la paix intérieure que l’on se donne, pas dans la perfection que l’on poursuit. » — Diana Paola

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