Que disent les dépenses de garderie de notre rapport à l’autonomie des femmes ?

Que disent les dépenses de garderie de notre rapport à la famille ?
Dans nos sociétés, la garderie monopolise une place importante du revenu des ménages. Un indicateur pertinent de notre rapport à la famille et à la place des femmes. Explications.

Des disparités fortes en fonction de la géographie

Les dépenses en garde d’enfant ne sont pas les mêmes que l’on se trouve d’un côté ou de l’autre du globe. En effet, si une famille au Royaume-Uni est prête à sacrifier jusqu’à 40% de son revenu familial pour envoyer ses enfants à la garderie, la Corée du Sud ou la Grèce par exemple, n’en réservent que 4% à cette dépense. Dans le monde entier, il s’agit d’une opération couteuse pour les parents. Pourtant, elle n’est pas toujours une priorité. Comment l’expliquer ? 

Ces différences illustrent les rapports de chaque pays aux pouvoirs publics, à la famille, et aux femmes. En effet, selon un rapport de l’OCDE datant de 2016, les familles des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique consacrent en moyenne 15 % de leurs revenus nets aux frais de garde d’enfants. Plus encore, cette disparité dans les chiffres renseigne sur les degrés d’autonomie des femmes dans ces différentes sociétés. 

Dans certains pays, comme aux Etats-Unis, les frais de garderie sont considérés comme étant du ressort de la famille. Ainsi, les couples consacrent en moyenne 26 % de leurs revenus aux frais de garde et les parents isolés 53 %. Cette logique de politique publique est en totale opposition avec celle appliquée au Danemark par exemple, où les politiques sociales font de la garderie une priorité. Ainsi, les couples danois ne consacrent qu’environ 11 % de leurs revenus aux frais de garde d’enfant. Cette donnée tombe à 3% s’il s’agit de parents isolés. 

L’autonomie des femmes, l’autre grand sujet

Si les politiques publiques sont orientés vers la garde d’enfant, c’est souvent que le pays en question favorise l’autonomie des femmes. En effet, dans les états où le soutien économique n’est pas substantiel, ce sont bien souvent ces dernières qui doivent sacrifier leur carrière pour garder les enfants. 

Ainsi, les subventions publiques liées au service de garderie pèsent lourd dans l’emploi et l’autonomisation des femmes. 

Emma Rouan

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