Dialogue avec une génération Y entrepreneurE

La génération Y

« Risqué – et alors ! ». Nos générations Y (et sans doute les Z qui arrivent juste derrière) dénotent par rapport aux réalités actées de l’entrepreneuriat au féminin[3]. Tant mieux ! Si de jeunes créatrices n’ont peur de rien, voient grand, frappent aux portes des financeurs avec leurs dossiers à peine ficelés…Mais surtout, conçoivent leur projet d’entreprise comme un projet de vie, écoutons-les !

Dialogue avec une génération Y entrepreneurE

Créer une entreprise et construire sa vie

Leur création d’entreprise s’insère souvent dans leur construction personnelle, au cœur de leur vie, avec ce que ça peut impliquer comme choix de couple ou / et de famille. La séparation pro/ perso a disparu, ce qui implique souvent des évolutions dans les projets qui ne sont pas toujours liés à des facteurs business. Ainsi, elles partent en province, « afin d’y vivre mieux » ; après tout, avec le web – je me débrouille, mon budget TGV conséquent se compense par le loyer minoré par rapport à Paris ». 

Quand il ne s’agit pas de partir tout court, et loin, pour tenter sa chance sur des terres qui ont le goût d’aventure. Voyageuses, génération ERASMUS, connectées, citoyennes du monde, elles sont lucides, voire critiques : « la France et la culture entrepreneuriale ça fait 2 ! », « Payer des impôts, c’est normal et c’est bien, le système de protection sociale français, il faut le sauvegarder, mais quand même- D’après mes calculs, pour avoir 10 euros, je dois en gagner 40! ». Prenons garde que nos jeunes talents ne s’exilent, parce que la France est un vieux pays qui les étouffe.

Mini Guide Entrepreneuriat

Ne pas savoir, et alors, y a le réseau !

Lorsqu’elles ne savent pas, plutôt que demeurer bloquées, elles pitchent, elles demandant aux autres et pourquoi pas sur Facebook… «  Le feedback c’est crucial ! Quand j’hésite, j’envoie des questions pour tester l’idée auprès de mes amis sur ma page Facebook. Elles ont d’ailleurs un sens inné du réseau, le réseau réel (sociabilité +) et le réseau virtuel : « Elargir mon cercle est un de mes to do réguliers car c’est une caisse de résonnance qui m’aide à faire avancer mon concept. Les membres de ce cercle sont potentiellement mes premiers clients et pour certains peut être mes premiers investisseurs. «  Je dois veiller à ma réputation, être en ligne avec mon image. Pas difficile ! Je crois en ce que je crée, je suis la première marque de mon projet, c’est bien pour ça que j’ai un blog et une adresse Twitter personnelle ».

S’associer, manager pour développer

Elles se lancent seules ou pas, développent souvent en duo ou en équipe et mixte, «  trouver ses associés, c’est peut-être le plus important et le plus difficile. Partager des valeurs, avoir les mêmes objectifs, ça permet que la collaboration dure ». Si y a des salariés, ce sont des membres de l’équipage, et quand on fera des bénéfices, ils seront associés au capital, c’est équitable ». «  Manager c’est partager, les structures verticales? Comme consultante, j’en ai soupé, no way ! C’est un autre monde. C’est bien plus pertinent que chacun apporte sa pierre à l’édifice ».

L’expertise, so what ?

Elles ne savent pas tout. »So what? Personne ne peut tout savoir, et encore davantage aujourd’hui où ça va si vite !  Mes trous, je les comble ! En 6 mois, j’ai suivi 3 Mooc : le premier pour apprendre les bases du codage, je ne suis pas devenue une chamionne mais je peux parelr a un développeur pour mon projet, un sur la gestion du temps et le dernier sur le crowfuding ».

Financer son projet, un incontournable le crowfunding

Le crowfunding est en effet chez nos Miss, un incontournable de leurs stratégies de financement : « J’envisage (évidemment) de me financer par une plate-forme de prêts ou d’apports, ou les deux, je réfléchis. C’est important de trouver la bonne plateforme, je les analyse une à une. Je préfère demander de l’argent à des gens qui croient en mon projet qu’à une banque ».

Dans leur projet, dans leur mode de fonctionnement, tout est affaire d’affinités et d’esprit de communauté. Cette génération semble aux antipodes de la désintermédiation, au sens générique du terme, alors même qu’elles sont filles d’Internet, ou à cause de cela, elles veulent des liens plus directs, elles en Re-créent.

Et au final si le projet échoue[4] ou si elles s’en lassent. Oui elles zappent, sans doute leur point faible, elles rebondissent et recréent ou repartent sur autre chose. Bref, elles cassent les codes. Regardons- les, inspirons nous d’elles et d’eux!

mon blog : https://sites.google.com/a/essec.edu/viviane-de-beaufort/engagement-women

 

[1]

[2] @Voy’Agir – @marinethica- Facebook Voy’Agir.

[3] Trois questions à poser Viviane de Beaufort, « Les créatrices d’entreprise de la génération Y sont décomplexées, Gaëlle Robin, Madame Le Figaro, 12 décembre 2013

Rémunération, financement de leur entreprise … les femmes sont plus inhibées que les hommes, Viviane de Beaufort, Havard Business Review France, 30 janvier 2014.

 

[4] Enquête sur l’échec entrepreneurial : Un tabou à lever, Claire Bauchart Business O Féminin, 26 janvier 2014.

 

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