#Lan_Asket. “Je ne me tairais pas”. C’est la version koweïtienne du mouvement #MeToo, lancé la semaine dernière par la blogueuse mode Ascia Al-Faraj. A travers une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux – qui rassemblent plus de 2.6 millions de followers – la jeune femme interpelle :
“Chaque fois que je sors, il y a quelqu’un qui me harcèle ou qui harcèle une autre femme dans la rue (…) Nous avons un problème de harcèlement dans ce pays, et j’en ai marre !”
Ce plaidoyer a déclenché un mouvement d’ampleur national, avec l’apparition de milliers de témoignages venant appuyer celui d’Ascia. Jeunes femmes, travailleuses étrangères, expatriées… Elles sont nombreuses à prendre la parole et à dénoncer le harcèlement dont elles sont quotidiennement victimes via le hashtag #Lan_Asket.

Une libération soudaine de la parole qui a de quoi faire trembler ce pays du Golfe qui, rappelons le, n’a pas de loi contre les violences domestiques ou le viol conjugal.
Dans une nouvelle vidéo publiée dernièrement, Ascia Al-Faraj assure vouloir continuer à donner de l’élan au mouvement #MeToo, dans l’espoir de parvenir à faire bouger les traditions conservatrices et la culture de la honte qui gangrènent la société koweitienne. “Nous œuvrons pour aboutir à quelque chose qui sera au bénéfice de tous.”
Emma Rouan