Même, des cosmétiques pour se chouchouter malgré le cancer

Même cosmétiques, pour se chouchouter malgré le cancer
Se masser le corps avec une crème qui sent bon, soigner ses ongles et ses cheveux... Des gestes en apparence superficiels mais qui permettent aux femmes atteintes de cancer de rester en contact avec la vie. C’est tout l’objet de la démarche de Judith Lévy et Juliette Couturier, les fondatrices de la marque Même qui propose des cosmétiques uniques sur le marché de la beauté.

Leur entreprise est avant tout un projet vecteur de sens. Comme tant de familles aujourd’hui, Judith et Juliette ont toutes deux été touchées par la maladie. « J’ai perdu ma maman d’un cancer quand j’avais 19 ans. C’est avec elle que j’ai découvert qu’il y avait un besoin énorme en matière de cosmétiques dédiés. Ma mère souffrait énormément des effets secondaires des traitements, et c’est pour cela qu’elle a voulu les stopper. J’ai fait des dizaines et des dizaines de pharmacies, et personne n’était en mesure de me renseigner », se souvient Judith.

En 2014, à seulement 23 ans, elle rencontre Juliette lors d’un stage de fin d’études chez l’Oréal. Toutes deux sont passionnées de cosmétiques et décident d’associer leurs compétences. Juliette, « très douce, patiente et volontaire », est diplômée de Sciences Po et d’HEC, tandis que Judith, « impulsive et tenace » est designer packaging.

La beauté, une autre manière de se battre

Ensemble, elles décident de fonder Même, afin de permettre aux femmes atteintes d’un cancer de prendre soin d’elles. Les traitements entraînent des desquamations de la peau, provoquent des sensations de brûlures aux pieds, fragilisent les ongles… « Nous voulons les aider à reconquérir leur féminité, à se regarder dans la glace avec leur nouveau corps. Lorsque l’on est malade, on ne peut que suivre ce que nous disent les médecins. Mais on peut tout de même décider de se maquiller tous les jours, c’est aussi une manière de se battre car cela nous renforce psychologiquement », poursuit la jeune femme.

Judith et Juliette commencent tout d’abord par approcher des médecins de manière informelle. Ces derniers leur prodiguent des conseils sur les ingrédients à éviter, ou encore les aiguillent sur les besoins à combler, comme les gants et chaussons qu’elles ont mis au point pour éviter le « syndrome mains pieds » qui apparaît en chimiothérapie ou en thérapie ciblée. « Nous avons ensuite construit un comité scientifique plus officiel, et les médecins nous ont aidées à monter notre étude clinique dans deux établissements à Lyon. A ce jour, nous sommes la seule marque à être allée au bout de cette démarche », explique Judith.

La gamme de cosmétiques se compose aujourd’hui de 7 produits dont 4 qui n’existaient pas jusque lors. Même propose par exemple une brume pour apaiser et nourrir le cuir chevelu avant ou après le port de la perruque, mais aussi un soin pour renforcer les ongles très abîmés. « Nous avons strictement banni tout perturbateur endocrinien, ingrédient cancérigène ou allergène, ce qui nous a permis d’être plébiscitées dans 60 millions de consommateurs », affirme l’entrepreneure.

Des produits réconfortants

Si les formules ont été spécifiquement travaillées, le packaging a été pensé pour que les produits demeurent agréables à utiliser. « J’avais vu la salle de bain de ma mère se transformer en pharmacie miniature. Ses produits de beauté avaient disparu sous une montagne de médicaments, c’était très triste », confie la jeune femme. Et d’ajouter : « nous voulions un produit réconfortant, plein de douceur ».

Aujourd’hui, après une première levée de fonds il y a 18 mois, la marque Même est distribuée dans 130 pharmacies, et la demande ne cesse de croître. Il est également possible d’acheter les cosmétiques sur le e-commerce. De nouveaux produits (une huile dissolvante et un vernis anti-noircissement) sortiront prochainement à l’occasion d’octobre rose. Judith et Juliette travaillent également à la sortie d’une gamme de maquillage pour aider à se redessiner les sourcils et se redonner bonne mine. Quant à l’expansion de leur entreprise, toutes deux ambitionnent de se développer à l’international dans 2 ou 3 ans.

Retrouvez le site de Même

@Paojdo

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est vide