Elle a littéralement fait exploser le « plafond de mère ». A seulement 43 ans, Isabelle Hernu-Sfeir est aujourd’hui membre du comité exécutif de MERCER France, en charge du département retraite et investissements, après 16 ans d’engagement dans l’entreprise. Une belle ascension au sein de cette entreprise mondiale qui compte plus de 76 000 collaborateurs dans le monde, le tout en donnant naissance à quatre enfants… en six ans ! Des grossesses menées en Angleterre, pays où la flexibilité est depuis longtemps entrée dans les mœurs au travail. « J’y ai grandi en tant que mère et cela m’a appris à ne pas culpabiliser pendant mes absences. Là-bas, les congés maternité sont plus longs et les congés sabbatiques n’ont rien d’exceptionnel. Je n’ai donc pas hésité à m’arrêter un an », nous confie-t-elle.
Les carrières linéaires, une illusion ?
De retour en France, « bien dans ses baskets », Isabelle Hernu-Sfeir n’hésite pas à demander un temps partiel alors qu’elle occupe déjà un poste à fortes responsabilités. Son motto ? « How to make it work », autrement dit, comment trouver la meilleure organisation pour pouvoir être pleinement engagée dans son travail et performer dans l’entreprise, tout en honorant ses engagements personnels. Désormais revenue à temps plein maintenant que ses enfants sont scolarisés, Isabelle est convaincue que l’organisation de chacune doit être repensée tout au long du parcours professionnel. Il est temps d’en finir avec la croyance selon laquelle seules les carrières linéaires permettraient d’accéder aux plus hauts postes !
Quand la diversité mène à l’inclusion
Une réussite également rendue possible par la culture d’entreprise très inclusive de MERCER avec laquelle Isabelle se sent parfaitement « alignée ». Le géant mondial du conseil en RH cultive en interne la diversité, bien au-delà des questions de genre. « MERCER est une entreprise américaine, et là-bas, l’égalité homme-femme est un combat entamé depuis de nombreuses années. Les questions de diversité ethnique, culturelle ou même de profils sont au cœur de la politique du groupe », souligne Isabelle Hernu-Sfeir. Profondément internationale, l’entreprise permet ainsi aux profils atypiques de s’épanouir pleinement. « On peut être français et travailler dans l’hexagone tout en ayant un tempérament différent. Mais grâce à la multiculturalité, chacun est autorisé à être soi. C’est ainsi que l’on crée de la richesse : parce que la diversité mène à l’inclusion », poursuit-elle.
L’index d’égalité hommes-femmes, une belle avancée
Une expérimentation en interne qui permet à MERCER de se placer comme un interlocuteur privilégié des entreprises, afin de les aider dans leurs politiques de séduction et de rétention des talents. MERCER intervient notamment auprès des entreprises dans le calcul de l’index égalité hommes-femmes, mis en place par la Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018. Celle-ci impose aux entreprises de plus de 250 (et bientôt 50) salariés, de communiquer sur les différences de salaires à postes identiques, les promotions, les salariées augmentées à leur retour de congés maternité etc…
Sans surprise, les premiers résultats ont montré que les multinationales sont plutôt bien positionnées, parce qu’elles ont engagé depuis de longues années une vraie réflexion. « Mais pour les entreprises de plus petite taille, l’intérêt de cet index est qu’il permet de structurer leur démarche. Toutefois, j’invite chacun à consulter également les indicateurs qualitatifs comme le rapport annuel, puisqu’il existe bien entendu des biais d’industrie », souligne Isabelle Hernu-Sfeir.
MERCER, un engagement historique
De plus, l’intérêt de cet index est qu’il ne se résume pas à la communication de chiffres, mais qu’il contraint les entreprises ayant obtenu un score inférieur à 75 sur 100 à mettre en place des mesures correctives sous 3 ans. MERCER intervient donc également lors de cette seconde étape afin d’analyser finement les origines de ces inégalités, et mettre en œuvre des plans d’action en réalisant par exemple des benchmarks ou des workshops avec les équipes.
Isabelle Hernu-Sfeir rappelle ainsi l’importance des politiques RH en matière de recrutement, gestion des promotions, rétention des talents ou même de formations. « Tout cela aide les femmes à progresser au sein de l’entreprise, et l’on peut espérer qu’à terme, on pourra se passer des quotas. Mais pour l’heure, si nous laissions les choses se dérouler naturellement, on en serait presque au même point dans 50 ans », martèle notre interlocutrice. Pour accélérer le processus, MERCER, qui entend peser dans ce combat, s’est associé à EDGE, le premier label qui permet aux entreprises de certifier qu’elles respectent l’égalité hommes-femmes. Un engagement incarné chaque jour par Isabelle Hernu-Sfeir qui met un point d’honneur à « mettre l’humain au cœur de chacune de ses prises de décision ».
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