Béatrice Moulin et Clara Delétraz : elles vont vous faire switcher !

Béatrice Moulin et Clara Delétraz : elles vont vous faire switcher !

Alors que plus de 91% des Français se disent insatisfaits dans leur boulot, ces deux jeunes trentenaires ont fondé Switch Collective, un projet audacieux qui propose des programmes pour vous aider à trouver un nouveau sens à votre parcours professionnel. Vous pourrez retrouver Béatrice et Clara à la Journée de la Femme Digitale, le 10 mars prochain à Paris.

Itinéraire de deux audacieuses

Switch Collective a vu le jour en septembre dernier, mais déjà, le projet fait des émules. Il faut dire que ses deux co-fondatrices sont de véritables inspiring ladies. Toutes deux diplômées de Grandes Ecoles de commerce, les jeunes femmes sont rapidement parties en quête d’un idéal. Remonter le fil de leur parcours professionnel permet de mettre en lumière les valeurs fortes de Switch Collective.

Béatrice s’est formée à la sociologie, et a enchaîné plusieurs « petits switchs ». Après avoir travaillé dans un cabinet de conseil en innovation, dans un grand groupe, puis en agence de com, elle s’est « finalement rendue compte que ce n’était pas le job idéal qu’(elle) cherchait, mais quelque chose qui (lui) ressemblait vraiment », explique-t-elle. Une volonté pugnace d’explorer qui l’anime encore aujourd’hui, Béatrice Moulin étant persuadée qu’il faut davantage laisser place à l’imprévu.

Mini Guide Entrepreneuriat

De son côté, Clara a décidé de travailler dans le secteur public, muée par la volonté de s’engager, un trait qu’elle partage avec Béatrice. Elle a notamment planché sur le projet du Grand Paris, et a lancé l’initiative French Tech au sein du Gouvernement. Puis elle a réalisé son grand switch en co-fondant Switch Collective. « J’ai compris que le secteur public n’était pas le seul endroit où l’on pouvait s’engager pour l’intérêt général, ses idées et sa vision du monde », confie-t-elle.

« On nous a appris à viser le meilleur en soi mais pas le meilleur pour soi »

Quand on lui demande de se décrire, Clara Delétraz parle volontiers de spiritualité, la grande oubliée du XXème siècle, et qui taquine aujourd’hui l’esprit des jeunes actifs. Loin de se laisser démonter par la morosité économique proclamée, cette nouvelle génération oppose une réelle envie de se réaliser. L’incertitude donne aussi des ailes, puisqu’un nouveau modèle est à construire.

Ainsi, nombreux sont les aspirants switchers : combien sont-ils à vouloir plaquer leur job, quitter Paris, monter leur boîte ? Pour autant, une très faible proportion poussera plus loin l’investigation de ses désirs profonds. Et pour cause : « On nous a appris à viser le meilleur en soi mais pas le meilleur pour soi », souligne Béatrice Moulin. Peur de l’instabilité, hostilité envers ceux qui osent sortir du rang : changer de vie est absolument contre-intuitif au regard de notre éducation.

« Fais le bilan, calmement »

Face à ces voyageurs restés à quai, Switch collective a justement vocation à les aider à reprendre leur trajectoire en main, à construire un parcours en adéquation avec leurs aspirations. Si les cabinets de coaching fleurissent, la proposition de Clara et Béatrice se détache clairement du marché existant. Les deux jeunes femmes s’inscrivent avant tout dans une logique horizontale.

Ainsi, le programme « Fais le bilan, calmement » réunit une vingtaine, voire une trentaine de participants, pendant 3 semaines, à raison de 2 séances le samedi et 3 le mercredi soir. Les jeunes femmes fournissent un cadre propice à l’échange, proposent des exercices, puis chaque participant va faire son propre cheminement entre les séances, avant de retrouver les autres. « Nous croyons farouchement en l’importance de créer une communauté bienveillante, où chacun pourra s’inspirer du parcours de l’autre, en créant des effets de miroir », avance Béatrice Moulin. Pour l’heure, Switch Collective n’existe qu’à Paris, mais des projets sont en cours dans d’autres villes de province ou à l’étranger. Les deux jeunes femmes planchent aussi sur un programme online, mais qui devra respecter l’esprit du projet. Un vrai défi !

Switch Collective fait aussi intervenir des personnalités venant d’univers très variés, à l’image d’Axelle Tessandier ou des fondateurs de The Family (structure dans laquelle elles se sont d’ailleurs rencontrées), mais aussi des designers, philosophes. Avec les sessions “Work as you known is dead”, le projet ouvre la réflexion sur les nouveaux contours des métiers.  Des soirées « Pitch your switch » présentent également des parcours de personnes aux horizons très variés, qu’ils aient fait le grand saut ou seulement quelques réglages dans leur vie.

Le grand switch n’est pas toujours celui que vous croyez

Contrairement aux idées reçues, switcher, ce n’est pas nécessairement remettre tous les compteurs à zéro. « Ce n’est pas toujours un grand saut, mais un enchaînement de petits pas. On peut switcher en gardant son job et en le réinventant, ou encore en développant des projets par ailleurs. Ce qui compte, c’est d’être aligné sur ce que l’on fait », martèle Clara Delétraz.

Ce n’est donc pas parce que l’entrepreneuriat est le new sexy, qu’il épanouira tout le monde ! Comme le note Béatrice Moulin, cela revient à créer des modèles laissant peu de place à la singularité, comme ce fut le cas avec l’injonction « tous managers », puis « tous leaders ». A l’inverse, les parcours moins spectaculaires peuvent être une grande source d’inspiration, car ils permettent à chacun de s’identifier. C’est l’ADN de Switch Collective : faire éclore la pluralité.

@Paojdo

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