Avec Lita, Eva Sadoun vous permet d’investir dans l’économie de demain

Lita
A tout juste 28 ans, Eva Sadoun a cofondé Lita, une plateforme de financement participatif à impact social qui a déjà collecté plus de 25 millions d’euros depuis sa création en 2014. Rencontre.

« Passionnée, multifacette et empathique », voilà les trois mots qui lui collent le plus à la peau. Originaire du 20ème arrondissement de Paris, et fille d’immigrés d’Afrique du Nord, Eva Sadoun a toujours été portée par son combat contre les inégalités sociales et environnementales. Après une prépa en économie, la jeune femme, trop « pragmatique » pour intégrer Normale, rejoint les bancs de l’EM Lyon dans le but d’étudier la finance. En parallèle, cette brillante étudiante réalise une thèse en mathématiques et s’intéresse à la philosophie.

Après plusieurs expériences en finance alternative et classique, elle s’interroge avec son futur associé Julien Benayoun sur la crise du secteur financier, l’inégalité de la répartition des richesses et les externalités négatives générées par les investissements qui ne prennent pas en compte l’impact des projets sur la société et la planète.

Démocratiser la finance

C’est ainsi qu’en 2014, Lita voit le jour. L’idée originelle consiste à créer une plateforme de financement participatif permettant de rediriger l’épargne des Français vers des projets à impact comme l’énergie, le bâtiment, la culture ou encore l’agriculture, la prochaine filière qui sera mise en avant sur Lita. « C’est une économie plus facile à appréhender pour les particuliers qui comprennent souvent mal les enjeux de la finance », soutient Eva Sadoun. 

Mini Guide Leader

En outre, le ticket d’entrée est fixé à 50€, avec des investissements pouvant aller jusqu’à 200 000€. L’idée est que chacun puisse être conseillé en fonction de son patrimoine et de son appétence au risque, peu importe ses moyens. « D’ordinaire, seuls les plus fortunés ont accès au wealth management. De notre côté, nous voulons faire aussi de la pédagogie à travers des sessions de pitch avec les entrepreneurs ou encore notre « litagora », un espace de débat citoyen autour de la finance », poursuit la cofondatrice.

Travailler avec les acteurs traditionnels du secteur de la finance

Outre ce volet de financement participatif pour les particuliers, Lita permet aussi aux professionnels de la finance d’investir dans des projets à impact, et ce dans quatre pays. « La collaboration avec le secteur financier est indispensable car c’est un marché très régulé. Nous ne réfléchissons pas en termes de conquête mais d’écosystème. Le groupe dispose également d’une banque d’affaires qui permet d’accompagner le secteur durable dans ses objectifs de transformation, en aidant par exemple ses acteurs à lever des fonds », souligne Eva Sadoun. De plus, Lita va bientôt lancer des produits pour accélérer sa croissance, à l’image d’une assurance vie à impact solidaire, projet pour lequel l’entreprise est en pleine levée de fonds, après s’être vu injecter 3 millions d’euros en 2017. Enfin, elle développe des solutions pour des associations comme celle de l’Abbé Pierre à l’image de la plateforme Solifap.fr, qui permet à chacun d’investir dans le logement social.

Une filière en plein essor

Puisqu’elle sélectionne les projets à impact qui seront mis en avant sur Lita, Eva Sadoun possède un œil aguerri sur la filière. Alors que l’énergie renouvelable relève désormais du « débat de technicien », la jeune femme se montre particulièrement enthousiaste au sujet de la filière food qui connaît une réelle explosion ces dernières années sous l’impulsion des consommateurs et de startups telles que Yuka, qui prône la transparence. Encore un peu à la traîne, et pourtant très pollueur, le secteur du textile commence lui-aussi à opérer sa transformation. « Mais ce qui me marque encore plus, c’est l’implication grandissante des entrepreneurs dans des secteurs classiques et qui réfléchissent à des méthodes pour avoir un impact positif », atteste Eva Sadoun. Et de conclure : « on ne pourra pas transformer en profondeur l’économie si l’on ne transforme pas les acteurs du secteur traditionnel ».

Les conseils d’Eva Sadoun aux aspirantes entrepreneures

-1. « N’hésitez pas à aller dans les secteurs réputés masculins comme l’ingénierie, la banque ou la finance. Ces derniers ont besoin de diversité pour innover. De plus, je peux témoigner qu’en tant que rare femme dans le secteur financier, je me sens écoutée alors que l’on pourrait penser le contraire ».

-2. « Questionnez-vous sur l’éthique de votre projet. De mon côté, c’est pour cela que je fais de la philosophie. Je pense qu’il est fondamental de ne pas rester focus sur l’aspect entrepreneurial mais de réfléchir aussi à l’impact de son projet. La durabilité est quelque chose qui nous transcende ».

https://fr.lita.co/

@Paojdo

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