Anne-Christelle Pérochon, la fine fleur de la #foodtech

Anne-Christelle Pérochon, la fine fleur de la #foodtech

Avec plus de 75 000 utilisateurs et une belle levée de fonds en perspective, la start-up BIM fait partie des étoiles montantes de la foodtech. Rencontre avec sa jeune fondatrice de 27 ans, Anne-Christelle Pérochon.

Quel est le concept de BIM ?

Anne-Christelle Pérochon : BIM ambitionne d’offrir une expérience premium à ses utilisateurs à chaque étape de leur sortie au restaurant, grâce à une technologie en temps réel. BIM se positionne sur 3 des 4 verticales de la foodtech, à l’exception de la livraison. Cette application permet de disrupter dans l’univers de la découverte, la réservation, et le paiement des restaurants.

BIM propose tout d’abord une sélection très pointue de restaurants en agrégeant des sources de qualité (guides gastronomiques et recommandations de critiques, de chefs), et intègre une dimension sociale (entourage de l’utilisateur, influencers). Tous les restaurants sont testés par notre équipe. Si le restaurant choisi n’est pas disponible, nous allons proposer à l’utilisateur un établissement semblable.

Mini Guide Entrepreneuriat

L’application est également une plateforme dédiée à la réservation de restaurants premium, c’est-à-dire d’établissements dans lesquels il est compliqué de réserver. En quelques clics, il est possible d’y avoir une table. Ce type de service n’existait pas auparavant. Cela répond à un vrai enjeu chez les restaurateurs, car en moyenne, 20% des clients qui ont réservé une table l’annulent au dernier moment, ou ne se présentent pas. Avec BIM, on compte seulement 2% d’annulations. Les restaurants conservent quelques tables pour les utilisateurs de BIM, et proposent également les tables annulées au dernier moment.

Enfin, l’application simplifie le règlement de la note. L’utilisateur va rentrer sa carte de crédit, et plutôt que d’attendre son addition, va recevoir une notification sur son téléphone. Il pourra partir tranquillement et recevoir sa note par email. Cela facilite notamment la gestion des notes de frais. Il est aussi possible de partager l’addition. En un clic, on peut inviter n’importe quel participant par SMS ou mail afin qu’il rejoigne l’addition.

L’idée vous est venue lors d’un voyage à Tokyo ?

Anne-Christelle Pérochon : Oui, j’avais peu de temps pour découvrir la ville, et je ne connaissais pas les bons restaurants, car il est très chronophage de rechercher les bonnes adresses. D’autre part, les établissements que j’avais repérés étaient tous injoignables ou complets. J’ai donc regardé sur internet s’il existait des solutions dédiées aux restaurants premium, et j’ai vu que cela n’était pas le cas.

De plus, le terreau socio-culturel était fertile : explosion de l’utilisation des applis, boom des recommandations sociales et des restaurateurs de plus en plus adeptes du digital. L’idée est ainsi née en 2014 alors que je venais de terminer mes études et que je commençais à travailler dans un fond d’investissement. 

Avez-vous toujours nourri le goût de l’entrepreneuriat ?

Anne-Christelle Pérochon : A l’âge de 8 ans, j’ai imaginé un jeu de société avec mon père. Nous étions allés jusqu’à réaliser une maquette. J’ai ainsi pris conscience que l’on pouvait faire d’une idée une réalité. Suite à cela, j’ai imaginé plusieurs projets d’entreprise, toujours autour de mes passions : le surf, l’art contemporain, et plus tard, la gastronomie.

Comment désirez-vous incarner votre société ?

Anne-Christelle Pérochon : Comme une jeune urbaine qui a envie de saisir les opportunités d’un monde connecté, ouvert, dans lequel nous avons la chance de pouvoir tirer profit du digital pour faciliter notre quotidien.

Vous misez sur un panel d’utilisateurs très CSP+ qui vous permet aussi d’attirer les meilleurs restaurants. Comment vous assurez-vous d’avoir une clientèle de qualité ?

Anne-Christelle Pérochon : Le restaurateur ne connaît pas par avance son chiffre d’affaires de la soirée. BIM lui offre une garantie en lui permettant de remplir ses tables face aux annulations de dernière minute. Nos clients dépensent en moyenne 30% de plus que la clientèle ordinaire.

La grande majorité de nos utilisateurs sont des influencers au sein de leur communauté : des chefs d’entreprise, journalistes etc… Nos deux grandes sources d’acquisition sont Facebook et Google. Nous allons par exemple cibler les personnes qui suivent le guide Michelin. Nous misons aussi beaucoup sur les partenariats (compagnies aériennes, transports, retail…), mais aussi des partenariats dans les médias, comme avec My Little Paris. Nos RP sont également très importantes pour nous. Nous avons environ 20 parutions par mois. Nous déployons de surcroît une forte stratégie de brand content. Nous communiquons beaucoup sur les réseaux sociaux (90 000 followers), et à travers notre magazine où nous proposons des interviews, recettes, mais aussi des articles lifestyle.

Les utilisateurs de BIM ont-ils droit à des privilèges ?

Anne-Christelle Pérochon : Oui, ils bénéficient d’un accueil privilégié dans des restaurants qu’ils n’ont peut-être jamais fréquentés. C’est la qualité de notre base de membres qui nous permet de négocier cela. Certains établissements vont leur réserver la meilleure table, leur offrir une coupe de champagne ou encore leur octroyer une rencontre avec le chef. Chaque mois, nous organisons aussi un dîner carte blanche où un chef doit relever un défi (par exemple : cuisiner uniquement des plats en trompe l’œil).

Quel est votre Business Model ?

Anne-Christelle Pérochon : Il est basé sur une totale gratuité pour l’utilisateur. Le restaurateur s’acquitte d’un abonnement mensuel pour accéder à la plateforme. Cet abonnement est rentabilisé dès les premières tables réservées.

Pour l’heure, vous êtes présents à Paris et Bordeaux. Quels sont les prochains territoires que vous désirez investir ?

Anne-Christelle Pérochon : Lyon, capitale de la gastronomie, est notre prochaine destination. Notre ambition de manière générale est de couvrir tout le territoire. A l’international, nous n’avons pas de concurrent direct en Europe, Asie ou au Moyen-Orient. Mais nous voulons déjà nous concentrer sur les capitales asiatiques pour commencer.

Vous avez déjà levé 800 000€ en 2016, mais vous préparez une nouvelle levée pour 2017 ?

Anne-Christelle Pérochon : Oui, nous avons la chance d’être suivis et soutenus par des entrepreneurs de grande qualité. C’est une chance en termes de conseils et réseaux. Parmi ces personnalités, nous pouvons compter entre autres sur Michaël Benabou, fondateur de Vente-privée.com, Nicolas Bordas, Vice-président de TBWA, Thibaud Elzière, fondateur de Fotolia, Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de Priceminister… Notre nouvelle levée de fonds sera annoncée d’ici fin juin. Nous ambitionnons de lever plusieurs millions pour accélérer notre développement à l’international. 

Vos petits conseils pour nos lectrices ?

Anne-Christelle Pérochon :

  • Ne pas attendre que les choses soient parfaites pour se lancer et se confronter au marché. Débuter avec un prototype et collecter des feedbacks pour s’assurer de partir dans la bonne direction.
  • Continuer à y croire malgré les difficultés. Rester optimiste tout en demeurant réaliste.
  • Bien s’entourer (associés, co-équipiers, investisseurs, partenaires).
  • Avoir des valeurs qui supportent le projet et permettent d’y voir à long terme. Partir de cette vision pour ensuite organiser les objectifs à court terme.

@Paojdo

Crédit photo : Fabien Breuil

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