Sarah Lavoine: les secrets d’un style

Itinéraire d'une designer ultra "parisienne" inspirée par ses souvenirs d'enfance et ses voyages au bout du monde.

Sarah Lavoine a su, en une dizaine d’années, se faire une place dans le monde du design et de l’architecture d’intérieur et imposer un style bien à elle, que tout le monde s’arrache. Business O Féminin l’a rencontré pour évoquer sa passion.

Étiez-vous destinée à tomber dans l’univers du design et de l’architecture ?

Sarah Lavoine : J’ai commencé par des études de théâtre car je voulais devenir comédienne. Lorsque j’ai rencontré mon mari, Marc Lavoine, je me suis dit que deux artistes à la maison cela risquait de faire beaucoup. J’ai donc décidé de m’orienter vers des études de philosophie puis de psychologie. En fin de compte, j’ai appelé ma mère, Sabine Marchal qui était une décoratrice d’intérieur réputée et l’ai rejointe pour travailler à ses côtés et suis restée quatre ans. J’ai ensuite pris la décision de voler de mes propres ailes et d’ouvrir mon propre cabinet d’architecture.

Le design et l’architecture peuvent être perçus comme des métiers d’hommes. Est-ce difficile de s’imposer dans un métier d’homme ?

Sarah Lavoine : Ce n’est pas simple de gérer des équipes et des hommes. J’ai appris à avoir une autorité assez masculine et les choses se sont donc toujours bien passées. Une autorité familiale que je devais déjà avoir en moi. Sur les chantiers, je ne suis évidemment jamais perchée sur des talons !

Comment définiriez-vous votre signature ?

Sarah Lavoine : Les univers que je crée sont confortables, chaleureux, intemporels, raffinés. La relation que j’ai avec mon client est très importante. En fin de compte, mes cours de psycho et de philosophie m’ont bien servi.

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Parlez-nous de votre palette de couleur à l’identité forte. Pourquoi utilisez-vous si souvent le bleu roi ?

Sarah-Lavoine-2014_6917b_1Sarah Lavoine : Les couleurs que j’utilise me viennent des voyages que je fais ou que j’ai pu faire. J’ai grandi à Marrakech, mon grand-père y vit d’ailleurs. J’ai beaucoup voyagé avec mon père quand j’étais petite : en Inde, en Afrique, au Maroc… Tous ces pays ou villes ont des couleurs identitaires fortes. Marrakech est une ville très rose, les saris des femmes en Inde ont de très jolis bleus… Comme j’ai toujours aimé découvrir des couleurs voyantes et chaleureuses, j’ai créé ma propre ligne de peinture.

Paradoxalement, j’adore le noir, j’en mélange beaucoup avec des blancs, des jaunes… J’utilise beaucoup le bleu car c’est l’identité du logo de la marque. Je cherche donc à l’imposer car je l’aime énormément et que je ne m’en lasse pas. Je trouve qu’il est très agréable à vivre. C’est vrai qu’on le retrouve facilement par petite touche sur un mur, un meuble, un tissu, une assiette…

Pourquoi avoir développé une ligne de produits pour la maison ?

Sarah Lavoine : Comme je faisais souvent pour mes clients des meubles sur mesure, je me suis dis que j’avais tout intérêt à les commercialiser. J’ai ensuite eu naturellement envie de créer des objets de décoration comme des bougies, des miroirs…

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Quel est votre lieu de vie dans la maison ?

Sarah Lavoine : J’aime les grandes cuisines à vivre où on peut se réunir avec des amis et sa famille. L’idée étant d’y passer une bonne partie de sa journée autour de “bonnes bouffes”, en regardant la télé ou en faisant les devoirs des enfants tout en préparant le dîner… A Paris c’est plus compliqué, on peut plus facilement envisager d’en faire une dans une maison de campagne par exemple.

Comment définiriez-vous votre maison idéale ?

Sarah Lavoine : Une maison remplie d’enfants, d’amis, de rires et de “bonnes bouffes” toujours !

Vos références en matière d’architecture et de design?

Sarah Lavoine : Je m’inspire de pleins de choses : un tableau, un musée, des couleurs, des voyages… En termes de personnalité, j’aime les femmes fortes. J’adore Louise Bourgeois pour son art, les femmes entrepreneures et courageuses…

Votre dernier coup de cœur Archi ou design ?

Sarah Lavoine : Lorsque j’étais à New-York cet été, j’ai séjourné au Mercer qui a été conçu par André Balazs. J’ai eu un véritable coup de cœur pour cet hôtel en plein cœur de Soho.

Vos sources d’inspiration ?

Sarah Lavoine : J’aime les endroits chargés d’histoire. La réouverture des bains douches dans quelques mois va être très intéressante à voir. J’ai hâte, c’est un lieu qui a un tel vécu !

Y a-t-il un objet qui vous semble obligatoire dans un appartement ? Une couleur ? 

bougie-SL-002Sarah Lavoine : Il n’y a rien d’obligatoire. Je respecte toujours le lieu de départ. Je garde son âme tout en le modernisant. En revanche, je fais toujours attention aux lumières. Je cherche à maximiser la lumière naturelle. J’aime les lumières chaudes et j’adore mettre des bougies…

Parlez-nous de votre deuxième boutique parisienne qui se trouve rue du Bac…

Sarah Lavoine : Cette boutique a une histoire particulière car c’était la première épicerie du Bon Marché. J’ai trouvé qu’elle se prêtait à la création d’un appartement car elle a un escalier et est sur deux étages. J’ai fais en sorte que la majorité des choses se passent plus à l’étage qu’au rez-de-chaussée. C’est important pour la marque d’être dans ce quartier où il y a toutes les grandes marques de décoration. C’est une clientèle très différente de celle de la rue Saint Roch dans le 1er, qui est plus « bobo ». Idéalement, j’aimerais avoir une seule et grande boutique plutôt que deux petites. Je voudrais un grand univers qui me permet de montrer tout ce que je fais dans un seul et même endroit.

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Vous avez créé une collection capsule pour la marque Swildens l’été dernier. Dans une autre vie vous pourriez être créatrice de mode ?

Sarah Lavoine : Avec juliette Swildens c’était avant tout une aventure humaine et d’amitié. Nous nous sommes bien amusées sur ce projet. L’idée était de créer le vestiaire idéal de la femme active qui part le matin et enchaîne sa journée avec une soirée. Grâce aux tenues que nous avons créées elle n’a qu’à changer ses baskets contre ses talons pour être prête. 

Quelles sont vos actualités ?

Sarah Lavoine : Je viens de finir la décoration de mon premier restaurant, Victoria 1836 qui a ouvert ses portes il y a quelques jours. Il se trouve en plein cœur de Paris, à côté de la place de l’Etoile. Il s’agit de l’ancien restaurant du club de l’Arc et de l’Etoile du temps de Tony Gomez. Il n’a rien à voir avec ce qu’il a été. J’ai cultivé une ambiance « comme à la maison » entre velours et boiseries.

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Par ailleurs, je travaille actuellement sur l’architecture d’intérieur d’un petit palace parisien de 37 chambres et un hôtel en Martinique et vais développer les nouvelles collections et les nouveaux produits de ces marques.

Quels sont vos projets ?

Sarah Lavoine : La prochaine étape est le développement de la maison à l’international. Jusqu’à maintenant, j’ai tout fait toute seule avec mes équipes, sans investisseurs. Je voudrais développer une marque de vêtements pour étendre la marque au Lifestyle “à la parisienne”. Une ligne très « cocooning » pour la maison mais aussi de jolis « sweats » et des cachemires. J’aimerais également ouvrir un troisième magasin à Londres. Londres est une ville parfaite pour atteindre une popularité internationale. Je vais chercher des investisseurs car à l’étranger c’est plus lourd.  Pour une fois, je ne vais pas tout faire toute seule !

Une adresse pour :

  • Petit-déjeuner : Victoria 1836  12, rue de Presbourg, 75116 Paris
  • Déjeuner : Colette 213, rue Saint-Honoré 75https://www.businessofeminin.com/sarah-ourahmoune-laudace-jusquau-bout-des-gants/001 Paris
  • Diner : L’Atelier de Joël Robuchon 5, rue Montalembert 75007 Paris
  • Danser : Le Montana 28 rue Saint-Benoît 75006 Paris
  • Boire un verre : La Belle Epoque  36, rue des Petits Champs 75002 Paris
  • Se faire belle : Delphine Courteille 34, rue du Mont Thabord 75001 Paris
  • Se ressourcer : Sha Wellness Clinic à Alicanthe en Espagne

Ombeline Paris

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