Qui sont les femmes humoristes nouvelle génération ?

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Blanche Gardin, Nadia Roz, Giedré, Sophie-Marie Larouy et Alisson Wheeler, à elles cinq elles constituent le fleuron de cette nouvelle génération d’humoristes femmes qui ont le mot qui percute, l’humour qui déride et des messages qui valent le coup d’être écoutés.

Blanche Gardin a fait ses armes à l’école du Jamel Comedy Club. Après avoir co-écrit avec Patrice Eboué “Le Crocodile du Botswanga”, satire d’une dictature africaine, elle a excellé sur scène avec son one-woman-show “Je parle toute seule”. humoristes

Nadia Roz, révélation du Marrakech du rire en 2015 a séduit le public avec son spectacle “Ça fait du bien” dans lequel elle incarne une foule de personnages cinglés à l’image de sa Blanche-Neige féministe.

Giedré, personnage pour le moins atypique pris entre Chantal Goya et Didier Super, conte en chansons des histoires horribles qui nous font jubiler.

Propulseur de talents, YouTube a aussi apporté sa pierre à l’édifice du rire féminin en révélant au grand public deux humoristes de haut vol, Sophie-Marie Larouy et Alisson Wheeler. La première a démarré en mettant en scène sur le site Madmoizelle.com son double maléfique, Vaness La Bomba, blogueuse plus proche d’un mauvais sosie de Snooky que de Chiara Ferragni et aux répliques hilarantes. Elle a ensuite largement fait son chemin, son humour barré, cash et teinté de poésie sous le bras, avec son spectacle « Sapin le jour, ogre la nuit » et son livre “L’Art de la guerre 2”.

La seconde, Alisson Wheeler, a démarré au sein de l’incontournable Studio Bagel avant de passer par la case Canal + pour finir par poser ses valises chez France Inter avec sa chronique décalée “La Drôle d’humeur d’Alison Wheeler” et auprès de Yann Barthès dans l’émission “Quotidien”.

Un humour décapant au service de messages forts

La langue de bois, très peu pour elles, à moins qu’elle ne soit agrémentée de quelques clous rouillés. Car si leur humour est ultra efficace il n’a pas pour seul but de nous plier en quatre. Chaque chanson, sketch ou chronique vise juste et nous explose au visage. Condition féminine, dépression, racisme ou même pédophilie, rien ne leur échappe et c’est toujours avec intelligence qu’elles nous servent des critiques acerbes sur l’actualité. Impossible de ne pas penser à Giedré et ses comptines trash qui nous tirent des “rohhh” en même temps que des rires tonitruants à peine honteux sur des sujets qui tordent l’estomac, comme le suicide avec “La Fenêtre” ou la misogynie avec “Toutes des putes”.

Les messages féministes sont clairs, quand Alisson Wheeler ou Blanche Gardin parlent sans complexe de sexualité féminine ou de phallocratie, mais aussi quand cette dernière le fait sans détour lorsqu’elle s’est elle-même remis le Molière de l’humour : “Putain, je le savais, c’est moi. Non mais voilà, je le savais, c’était sûr. C’est aussi pour cela que je voulais le remettre car je ne voulais pas déranger toute une rangée en me retenant de pleurer. Je suis la seule femme nommée, l’année de l’affaire Weinstein. C’est l’histoire de ma vie quoi : le jour où j’ai un prix, il n’a aucune valeur. J’ai l’impression d’être un rebeu du 93 qui vient d’être admis à Science Po“. Idem lorsque Nadia Roz interviewée suite à son passage au Marrakech du rire dont elle a été la révélation en 2015, exprime au micro d’Europe 1 son désarroi face à la minorité de femmes présentes sur les festivals d’humour : “Souvent, dans les festivals d’humour, on est une à deux filles pour quinze artistes. On me dit : vous n’êtes pas assez nombreuses ou pas assez drôles.”

Sur scène, à l’écran, à la radio : des humoristes tout terrain

Cette nouvelle génération de femmes humoristes ne s’arrête pas à la scène et s’offre une multitude de terrains de jeu. Véritables couteaux-Suisses du drôle elles s’illustrent avec autant de talent sur scène qu’à l’écran. Au cinéma elles portent même plusieurs casquettes, celles d’actrice comme Sophie-Marie Larouy (alias SML) dans “Embrasse-moi !” d’Océan Michel et Cyprien Vial ou Alisson Wheeler dans “Loue-moi !” de Coline Assous et Virginie Schwartz.

Mais aussi celle de scénariste comme Blanche Gardin qui a co-écrit le film “Problemos” d’Éric Judor et également co-créé la série “Parents mode d’emploi”. Et parce que leur talent réside dans leur plume acérée et intelligente, c’est sans surprise que l’une d’entre elle a franchi le pas de l’écriture d’endurance : le roman. C’est après avoir collaboré sur de nombreux ouvrages que SML s’est lancée en solo avec “L’art de la guerre 2”, un roman drôle et empreint de nostalgie qui brosse le portrait d’une génération, la sienne, paumée, prise entre espoir et désenchantement. Elle raconte à la première personne les rencards foireux, les entretiens d’embauche qui filent le bourdon et les appartements minuscules qu’on quitte, le tout sur un fond de tubes de Johnny Hallyday…promis, ce n’est pas une blague.

@CarolineLanau

Caroline Lanau-Imbert

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