Personal branding, comment parler de soi quand on n’aime pas ça ?

parler de soi

Savoir parler de soi est devenu nécessaire dans le monde du travail, même si ça peut être inconfortable et rebuter les plus discrètes. Marie Beauchesne, consultante en communication spécialiste du sujet, nous explique qu’il ne s’agit pas de devenir une influenceuse mais de savoir se valoriser. Mode d’emploi…

Vous avez sûrement déjà entendu parler du personal branding. Il s’agit de techniques et de méthodes utilisées pour valoriser une personne et en faire une marque à part entière. Mais à la différence d’une marque sortie du néant et qui a tout à créer, le personal branding, lui, s’appuie sur l’identité d’une personne qui existe déjà ou de ce qu’elle aspire à être demain. « On associe souvent le personal branding au fait d’avoir de la visibilité, d’être influenceur sur les réseaux sociaux. C’est ce qu’une partie des gens va faire de ce personal branding mais ce n’est pas une obligation », prévient d’emblée Marie Beauchesne, consultante en communication, auteure de « La marque, c’est moi » paru aux éditions Dunod. Il ne s’agit pas non plus de se vanter ou de paraître arrogante. Plutôt de savoir qui on est et de l’exprimer convenablement.

Salarié, freelance… Tous concernés par le personal branding

Une compétence utile à tous les actifs, quelle que soit sa situation professionnelle. « Le monde du travail actuel amène à avoir une carrière souvent fractionnée et des statuts différents. Mais chacun doit un jour se présenter, dire ce qui le distingue des autres », ajoute l’experte. L’indépendant doit vendre ses services, ses compétences métiers, sa manière de travailler. Le candidat à l’embauche doit se présenter, évoquer son parcours, mettre en avant ses réussites. Le salarié doit aussi être capable de valoriser son travail, ses accomplissements auprès de ses collègues, ses clients, ses responsables. « Depuis le Covid et le travail à distance qui s’est répandu, il y a moins de communication informelle autour de la machine à café. Il faut d’autant plus être proactif sur ce que l’on fait. Savoir-faire c’est important, mais le faire savoir ça l’est tout autant », renchérit Marie Beauchesne. Mais comment faire ?

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Faire son bilan personnel

Pas évident de se jeter à l’eau quand on ignore par où commencer, quoi dire et… que l’on n’aime pas parler de soi ! Pour cela, il s’agit de trouver l’histoire que l’on se raconte à soi-même. Celle qui fait que l’on est à l’aise avec sa propre identité. Le point de départ consiste à dresser le bilan de ce que l’on sait faire, de partir du factuel pour contourner les freins psychologiques. Pour cela, vous pouvez vous appuyer sur les missions indiquées sur vos dernières fiches de postes. Demandez-vous également quels projets vous avez menés et avec qui. Qu’est-ce que qui dans vos compétences vous distingue des autres ?

Après cette phase d’introspection, vient celle de l’extrospection, autrement dit ce que les autres pensent de vous. Pour cela, la consultante en communication conseille d’envoyer un mail ou un rapide formulaire à ses contacts pour savoir quelle image on renvoie aux autres. On peut utiliser une question imagée : « si j’avais trois super pouvoirs, selon vous, quels seraient-ils ? ». On s’appuie sur ce qui compte vraiment pour soi, ses points forts reconnus par les autres pour se sentir plus confiante et avancer.

Dépasser sa peur de parler de soi

Une fois ce travail mené, reste encore à lever des freins psychologiques, à oser se mettre en avant sans redouter de passer pour une personne prétentieuse ou de trop se dévoiler et s’en trouver fragilisée, d’avoir peur d’être jugée. « L’astuce, c’est de ne pas voir le personal branding comme le fait de parler de soi, de choses personnelles ou privées. Le personal branding peut servir à parler d’une compétence, d’une conviction qui nous est propre, d’une idée, d’un projet qui nous tient à cœur », glisse Marie Beauchesne. Cela permet de se décentrer, de ne plus se sentir nue dans la lumière mais de l’orienter vers un point qui compte.

Comment un manager d’équipe peut-il mettre en avant le travail de celle-ci s’il n’a aucune visibilité ? Il a besoin d’aller chercher cette lumière, de prendre la parole, pour partager la conviction de son équipe, pour présenter son projet. Le solopreneur a lui aussi besoin de mettre en avant ses idées, son savoir-faire pour être visible.

Cibler son audience

Cette visibilité n’a pas besoin d’être étendue à un vaste public. « Il ne s’agit pas d’être visible dans l’absolu, sur les réseaux sociaux par exemple, mais d’être visible auprès des bonnes personnes selon son objectif donné, les dix personnes qui comptent dans son domaine par exemple », ajoute Marie Beauchesne. Pour y parvenir, on fait du networking, on contribue à des médias d’ultra niche, on participe à des événements de cette communauté… « C’est une stratégie beaucoup plus efficace et qui évite de créer du contenu si on n’est pas influenceur. L’important c’est de partir de ce qui est simple et agréable pour vous et de choisir ensuite d’écrire, d’utiliser le web ou de miser sur le relationnel en présentiel pour être dans une dynamique positive », conseille Marie Beauchesne. Ainsi, vous aurez l’assurance que le message que vous voulez faire passer a été entendu par les bonnes personnes.

Dorothée Blancheton

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