Les TPE dirigées par les femmes sont plus pérennes

TPE dirigées par des femmes

Dans son dernier baromètre, Manageo révèle que les TPE dirigées par les femmes présentent 38% de risques en moins de déposer le bilan, comparativement à celles tenues par des hommes. Preuve s’il en fallait que le monde de l’entreprise gagnerait à se montrer davantage paritaire.

En 2014, l’APCE rappelait que 32% des créations d’entreprise étaient à l’initiative des femmes. L’agence révélait aussi qu’environ 18% des Françaises étaient prêtes à se lancer, soit près de 5 millions de femmes dans l’hexagone. Une aventure entrepreneuriale prenant généralement les traits de la micro-entreprise (40% des créations dans le secteur en 2015 selon l’Insee).

Dans son étude, Manageo révèle de son côté que 37,5% des TPE (entreprises comptant jusqu’à 9 salariés) ont été créées par des femmes en 2016, un chiffre en constante augmentation puisqu’elles n’étaient que 27,7% en 2011 et 31,8% en 2015.

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A noter que certaines régions comptent davantage de créations d’entreprise féminines, à l’instar de l’Aquitaine, Midi-Pyrénées ou encore de la Bretagne, tandis que l’Ile-de-France, la Bourgogne, la Franche-Comté ou encore les Dom-Tom sont à la traîne.

 « Une aversion au risque » à double tranchant

Lorsqu’elles sont aux manettes, les femmes présentent une gestion durable des entreprises, puisque seules 2,4% des TPE dirigées par les femmes sont entrées en défaillance en 2016 contre 3,9% pour celles tenues par les hommes, révèle l’étude Manageo. Ainsi, 55% des TPE pilotées par des femmes présentent un risque faible voire très faible d’entrer en défaillance, contre 47% pour les hommes.

Ces chiffres s’analyseraient notamment à la lueur de l’aversion des femmes au risque. Cela « expliquerait qu’elles aient moins envie de créer des entreprises, la création comportant beaucoup de risques et d’incertitudes », mais aussi « que les TPE dirigées par des femmes entrent moins en défaillance », pointe Katherine Gundolf, professeur agrégé à la Montpellier Business School.

La parité, levier de performance

Si la présence des femmes s’améliore peu à peu dans l’univers des TPE, ces dernières ne représentent encore que 7,5% des dirigeants de grands groupes selon une étude KPMG datant de 2015. Pourtant, les entreprises gagneraient largement à compter davantage de femmes à leur tête. Une étude du cabinet McKinsey publiée la même année démontrait que plus de parité à l’échelle globale permettrait de dégager, d’ici 2025, pas moins de 10 500 milliards d’euros, dont 263 rien qu’au sein de l’hexagone.

 

Et d’après l’OCDE, la France bénéficierait de 0,4% de croissance supplémentaire par an si les femmes travaillaient ou montaient leur entreprise autant que les hommes. Ce chiffre s’élèverait à 9,4% sur 20 ans.

La France, à la traîne ?

En 2015, la France se positionnait en 6ème position des pays les plus favorables à l’entrepreneuriat féminin, derrière les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni, l’Australie et les Etats-Unis, selon un palmarès réalisé par l’Institut global de l’entrepreneuriat et du développement. Cette même année, Najat Vallaud-Belkacem déclarait vouloir porter la portion des femmes à l’origine de la création d’entreprise de 30 à 40% en 2017. « Moins de 3 % des Françaises de 18-64 ans ont créé ou repris une entreprise en 2011, contre 4,5 % en Allemagne et plus de 10 % aux Etats-Unis », rappelait-elle lors du lancement de son plan en faveur de l’entrepreneuriat féminin visant à sensibiliser les jeunes filles à la problématique, à accompagner davantage les porteuses de projet, et à les aider à obtenir des financements.

Alors, quel bilan aujourd’hui ? Pour l’heure, point de chiffres officiels. En revanche, une chose est sûre, un effort reste à mener dans l’univers du numérique. Seulement une entreprise innovante sur dix nouvellement créée est dirigée par une femme. Encore du chemin à parcourir !

 

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