Les femmes appréhendent plus le risque entrepreneurial

es femmes françaises font face à de multiples préjugés qui les empêchent de se lancer.
Idées préconçues, barrières mentales et structurelles... Les femmes françaises font face à de multiples préjugés qui les empêchent de se lancer. Le baromètre Veuve Clicquot Zoom met en avant les freins qu’elles rencontrent.

La moitié des femmes estime que les hommes sont plus crédibles qu’elles quand ils essaient de lever des fonds. C’est ce que révèle le premier baromètre international dévoilé par la Maison Veuve Clicquot 1. Lever des fonds pour les femmes semble ainsi relever du défi. Et le projet entrepreneurial au féminin perçu comme un combat de chaque instant.

L’autorité féminine mal perçue

De manière générale, les femmes pensent devoir faire preuve de plus d’autorité que les hommes pour se faire respecter (72% des entrepreneures françaises, 63% au Royaume Uni, 69% en Afrique du Sud, 54% au Japon, 71% à Hong Kong). Et, quand elles le font, ce serait mal vu : 50% des entrepreneures françaises pensent que les femmes entrepreneures sont perçues comme trop autoritaires. De la même manière, les femmes entrepreneures qui réussissent sont décrites comme créatives et ingénieuses quand les hommes sont perçus comme preneurs de risque et accros au travail. Des différences de genre qui se traduisent en termes de temps de travail – 65% des femmes pensent qu’elles devront travailler plus pour réussir. Et en termes de rémunération, l’écart entre homme et femme est de dix points : 39% des femmes gagnent plus de 40k€ par an vs 48% pour les hommes.

Des femmes plus complexées face au risque

Bilan, les femmes sont plus réticentes à vouloir se lancer. Seul un quart d’entre elles (28%) veut devenir entrepreneure en France, contre 39% chez les hommes. Pourtant elles accordent plus d’importance que la gente masculine au fait d’être leur propre patron (72% vs 65%). En cause, les femmes françaises, plus pragmatiques que les hommes, se projettent dans l’impact – négatif – de l’entrepreneuriat sur leur vie de famille : elles appréhendent davantage la difficulté à allier vie professionnelle et vie personnelle. Et sont également plus conscientes des risques encourus que les hommes : en France, 53% considèrent que les risques pris pour entreprendre ne valent pas les avantages qu’apporte la réussite (contre 48% des hommes) et 54% constatent qu’il est plus risqué pour elles d’entreprendre.

Mini Guide Entrepreneuriat

Cette conscience accrue semble être à l’origine d’une prise de risque plus faible. 65% des femmes aspirant à devenir entrepreneures affirment pouvoir être dissuadées également par peur de l’échec, quand les hommes ne sont que 54% à ressentir cette crainte. Un constat qui se confirme une fois le cap franchi : dans les faits, 36% des femmes entrepreneures affirment avoir déjà connu un échec professionnel en raison de leur genre. Et la tendance s’étend au-delà des frontières françaises : 57% au Royaume-Uni, 95% en Afrique du Sud, 60% au Japon, 68% à Hong Kong.

De la nécessité du réseau professionnel et de role makers

Au-delà de cette aversion au risque, elles font face à des constructions sociales qui freinent leurs ambitions. Pour pouvoir se projeter et franchir le pas, faire partie d’un réseau professionnel est clé. En France, 72% des femmes aspirant à l’entrepreneuriat confirment avoir besoin de s’entourer d’un réseau d’entrepreneures pour briser leur plafond de verre. Autre impératif mis en avant : avoir des modèles. 91% des femmes françaises « aspirantes » considèrent les entrepreneures comme des femmes inspirantes. 

Mais seulement 12% peuvent citer le nom d’une femme entrepreneure qui a réussi ! Parmi les trois les plus citées, Liliane Bettencourt, Mathilde Lacombe et Céline Lazhortes. En cause, l’entrepreneuriat resterait un concept encore trop masculin. Pour les aider, il faut donner de nouveaux référentiels aux futures générations, via des « role makers ». Car si les femmes ont besoin de role models féminins qui les inspirent – ces personnes qui prennent la parole pour favoriser l’égalité entre les hommes et femmes–, ces derniers ne suffisent plus. Elles ont désormais besoin de role makers qui agissent concrètement.

1Etude de l’institut Market Probe sur un échantillon représentatif de 10 171 individus dans cinq pays. Les résultats d’étude ont été analysés par BETC Corporate.

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