Instagram : comment transformer ses posts en business ?

posts en business

Elles ont désormais un nom : les instapreneuses. Ces business women d’un genre nouveau sont parvenues à muer leur passion en une activité professionnelle, grâce à leurs posts et followers. Comment ? Eléments de réponse.

« J’ai posté sur Instagram une photo d’une bague que j’avais fabriquée. Plusieurs personnes l’ont partagée, d’autres m’ont demandé si elles pouvaient en acheter un exemplaire. C’est à ce moment là que j’ai décidé de me lancer. » Nous sommes alors en 2014. Juliette Mallet travaille chez Universal, en CDI. « Au début, fabriquer et vendre des bijoux relevait du pur loisir, » raconte la jeune femme. « Mais, de mois en mois, cela me prenait de plus en plus de temps. J’ai donc décidé de démissionner au bout d’un an et demi. » C’est ainsi qu’est née sa marque d’accessoires en tous genres, baptisée Coucou Suzette.

Des clients trouvés sur le web

Aujourd’hui, Juliette Mallet vit entièrement de ses créations : en 2016, elle a écoulé quelque 6600 bijoux, pin’s ou autres écussons colorés. Un succès qu’elle doit en grande partie à ses plus de 77.000 followers sur Instagram. Des abonnés qu’elle a séduits au fil de ses publications. « Depuis le début, je m’attache à mettre en scène mes posts, à les rendre sexy. » Et la recette est porteuse. La jeune femme remarque même des liens de corrélation assez nets entre ses ventes et ses communications sur le réseau social. « Dans les heures qui suivent la mise en ligne d’une photo, les commandes le site de ma marque décollent », assure cette sémillante entrepreneure.

Mini Guide Entrepreneuriat

Instagram : atouts et inconvénients 

Instagram, véritable vecteur de business donc, à condition toutefois de s’en servir à bon escient. « Les jeunes pousses n’ont pas toutes intérêt à se servir de cette plateforme », commente Valérie March, auteure de Comment développer son activité grâce aux médias sociaux (Dunod). « Cela dépend bien évidemment de leur secteur d’activité.

Si leurs produits n’ont aucun impact visuel, utiliser Instagram est dénué d’intérêt» Outre l’intérêt des photos, cette experte insiste également sur ce qui entourent les images postées sur le réseau. « S’ils ne servent pas à grand-chose sur Facebook, sur Instagram, les hashtags sont absolument indispensables, un peu comme sur Twitter. Il faut également mentionner d’autres comptes, pour attirer l’attention d’autres utilisateurs et ainsi gagner en influence. » De son côté, Juliette Mallet ne dit pas autre chose. « A un moment donné, j’avais même une liste dans mon smartphone de hashtags percutants. Ils sont vraiment importants ! J’en utilise d’ailleurs pas mal en anglais. »

Instagram versus Facebook

Si entreprendre sur Instagram revêt, de l’extérieur, un aspect ludique, Valérie March tient toutefois à mettre en garde les prétendants à la création d’entreprise. « Coucou Suzette fait partie des belles histoires entrepreneuriales d’Instagram. Avant de se lancer, il faut vraiment appréhender le temps que cela prend, et les difficultés à se créer une audience fidèle, à se démarquer de ses concurrents. » Des efforts qui, contrairement à d’autres réseaux sociaux, peuvent en revanche rester vierges de toute dépense. « Il est de plus en plus difficile pour une petite entreprise de percer sur Facebook sans passer par de l’achat publicitaire, » explique cette spécialiste. Un avis partagé par Juliette Mallet. « Par ailleurs, l’usage de Facebook est plus approprié quand vous souhaitez véhiculer un message, une idée. Instagram est plus adapté à la valorisation d’un produit. »

Pour la fondatrice de Coucou Suzette, le pari a, en tous les cas, été gagnant : « j’ai passé notamment des contrats avec Sephora et Orangina, » précise-t-elle. Une activité croissante qui l’a amenée à s’entourer de collaborateurs en freelance. La créatrice se verse également un salaire, « pas énorme » admet-elle… mais qui lui permet toutefois de vivre pleinement de sa passion.

Claire Bauchart

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