We can do it : paroles de femmes entrepreneures

We can do it : paroles de femmes entrepreneures

« J’ai envie de dire à toutes les femmes entrepreneures : « allez-y, foncez » ». Nathalie Glorel est une entrepreneure convaincue. « Une fois que l’on a validé son business plan, identifié un marché, il ne faut pas hésiter à se lancer. » Aux manettes d’Intersection Conseil & Création, son agence de communication, la jeune femme trouve un vrai épanouissement personnel, malgré les difficultés et les horaires à rallonge qu’impose l’entrepreneuriat : « Vu de l’extérieur, monter sa boîte peut sembler bizarre. C’est du stress. Mais quand y touche, on ne peut plus en sortir. »

Pourtant, lorsqu’elle s’est lancée en 2012, Nathalie Glorel se souvient de quelques appréhensions : « Au début, je me suis demandée comment, en cas d’échec, les recruteurs interprèteraient cette étape de mon CV. Cela me faisait peur, » admet-elle relevant une culture française de l’échec contre-productive. 

Paroles de femmes entrepreneures

Sortir ses cartes de visite

Afin de maximiser ses chances de réussite et approcher des prospects, la jeune femme a très vite compris l’enjeu du networking : « alors que je ne réseautais pas du tout quand j’étais salariée, je m’y suis mise lorsque j’ai fondé ma boîte, bien forcée de trouver des clients, raconte-t-elle. J’ai découvert un autre monde et des tas de dispositifs, de réunions où les participants sont prêts à se soutenir. » Femmes entrepreneures

Mini Guide Entrepreneuriat

Elle l’assure : les chefs d’entreprise, délestés de la relation hiérarchique du salariat, ont un rapport au travail différent doublé d’un sens de l’entraide et de la bienveillance développé. « Je peux appeler un entrepreneur que j’ai croisé à une soirée il y a plusieurs semaines pour lui demander un contact : cela ne l’étonnera pas, » ajoute Nathalie Glorel. Pour elle, les créateurs, conscients d’être seuls, ont intégré qu’un réseau solide les aidera à être plus agiles.

C’est notamment ce constat qui l’a amenée, avec l’une de ses amies également entrepreneure, Elodie Parier, à réfléchir à la création d’un groupe dédié au sein des alumni de Sciences Po. « Aucun réseau d’entrepreneurs n’existait chez les anciens de l’école et nous trouvions cela dommage », commente Elodie Parier.

Lancé dans le cadre de « Femmes et Société », le réseau féminin de l’Institut d’Etudes Politiques, le rendez-vous des entrepreneures, structuré autour du témoignage d’une créatrice d’entreprise, a pour ambition d’aborder les problématiques concrètes qui rythment le quotidien de tout fondateur : les bonnes méthodes pour négocier ses marges ou encore les clés pour pitcher efficacement.

« Avec Elodie, nous trouvions cela intéressant de destiner ce rendez-vous aux femmes afin de casser leurs appréhensions face à l’entrepreneuriat, un milieu encore très trusté par les hommes, » relève Nathalie Glorel. Pour la jeune femme, ce dispositif s’inscrit également dans une perspective de réseautage, vital pour tout créateur d’entreprise : « un dirigeant est confronté à une solitude.

Lorsque l’on quitte le salariat pour monter sa structure, des tas de questions se posent à nous. Le besoin d’échanger entre pairs et sortir la tête du guidon de temps en temps est important. »

De l’importance de l’entourage

Dans un tel contexte, l’entrepreneure pointe également le rôle crucial, sinon déterminant joué par l’entourage, et en premier lieu, le conjoint : « cet aspect est primordial, assure-t-elle. Si on partage sa vie avec quelqu’un de peu compréhensif, voire qui nous reproche de ne pas gagner d’argent, c’est très compliqué. »

Dans le même esprit, une étude du Harvard Business Review publiée fin 2014 relevait, statistiques à l’appui, que pour faire carrière, une femme devait avant tout bien choisir son mari : si les trois quarts des femmes âgées de 26 à 31 ans considèrent leur carrière comme une priorité, 50% des hommes de la génération Y estiment que leur vie professionnelle doit passer avant celle de leur conjointe.

Les deux tiers espèrent en outre que leur compagne prendra en charge l’éducation des enfants. Or, « lorsque l’on est entrepreneure, on a autre chose à faire que de se battre avec son conjoint ou sa famille, » résume Nathalie Glorel. « Entreprendre est génial mais il faut bien admettre qu’il y a des moments durs où l’on ne peut pas se payer, où l’on perd un client, où on se demande comment on va pouvoir rembourser son crédit. »

Et la dirigeante de soulever un autre débat : celui de la couverture sociale et des cotisations des créateurs d’entreprises, différentes et la plupart du temps moins bénéfique que celles des salariés. « Par ailleurs, un entrepreneur ayant un projet d’emprunt bancaire se retrouve bloqué si sa société n’a pas au moins cinq ans.

Quant au congé maternité, idem, il est loin d’être avantageux, » raconte Nathalie Glorel. Pourtant, à l’écouter, aucun de ces désavantages administratifs n’est assez fort pour lui faire regretter ses années de salariée : « quand on a touché à l’entrepreneuriat, c’est une vraie drogue », lance-t-elle, enthousiaste. De son côté, Elodie Parier a elle trois conseils très précis à donner à celles qui ont monté leur structure: “Réseautez! Innovez! Osez!”

 @clairebauchart

 

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