Entreprises : le plafond de verre toujours solide

le plafond de verre

À quelques heures de l’ouverture du Women’s Forum for the Economy and Society, focus sur quelques éléments reflétant à quel point il reste compliqué, en France comme ailleurs, de mener une carrière au féminin. Le plafond de verre reste toujours solide

Le chemin vers plus de parité reste semé d’embûches. C’est en tous les cas ce que reflètent les données de la dernière étude « Route to the top », menée dans plusieurs pays par le cabinet de conseil américain Heidrick and Struggles. En 2016, au sein du SBF 120, seuls 6% des CEOs sont des femmes. Une progression certaine par rapport à 2011 : elles n’occupaient alors aucune des première places des fleurons de la bourse française.

La France, mauvaise élève?

L’Hexagone fait néanmoins pâle figure par rapport à d’autres pays comme les Etats-Unis où 8% des grandes entreprises sont dirigées par des femmes, d’après les recherches d’Heidrick and Struggles. Outre-Manche, ce taux atteint 6%. En général, « la présence des femmes aux hautes fonctions de l’entreprise et au sein des conseils d’administration est trop timide et reflète le manque de diversité de genre dans le monde des affaires », pointe Sylvain Dhenin, responsable du département CEOs and Boards, au sein du cabinet de conseil. Un plafond de verre toujours bien présent. Autre point : l’évolution des femmes en entreprise n’a que très peu évolué dans les pays concernés par l’enquête (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Suisse…) depuis le début de sa publication annuelle en 2011.

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Parité : des efforts dans de nombreux pays

Un constat alors même que de nombreux efforts sont entrepris pour remédier à la situation. A travers notamment la loi Copé-Zimmerman, contraignant, depuis le 1er janvier 2017, les boards à accueillir 40% de femmes. Une mesure parmi bien d’autres. Dans un rapport dévoilé ce mercredi et dont les détails seront exposés lors du Women’s Forum, l’OCDE relève que les deux tiers de ses pays membres ont mis en place des dispositifs visant à réduire les écarts de rémunérations entre les sexes. « La transparence salariale est un levier essentiel », soulignent les auteurs de cette étude, intitulée « Atteindre l’égalité femmes-hommes ». Et d’insister par ailleurs que les femmes restent peu représentées dans les filières lucratives des sciences, de la technologie, de l’ingénierie ou des mathématiques. « Plusieurs pays ont lancé des programmes encourageant les jeunes filles à investir ces filières. »

Salaires : 15% d’écart en moyenne

Des mesures variées pour des résultats demeurant néanmoins insuffisants. D’après l’étude, dans la zone de l’OCDE, une salariée à temps plein gagne en moyenne 15% de moins que son homologue masculin. Un taux qui tend malheureusement à stagner depuis une dizaine d’années.

Un contexte global plutôt défavorable aux femmes donc, malgré quelques lueurs de progrès. La vigilance reste ainsi nécessaire pour permettre à plus de professionnelles de devenir « numéro unes », du nom du film Tonie Marshall. A l’affiche dès le 11 octobre, ce film, dont certaines scènes ont d’ailleurs été tournées l’année dernière lors du Women’s Forum, narre les (més)aventures d’une ingénieure briguant la présidence d’une entreprise du CAC 40.

Claire Bauchart

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