Emilie Luc-Duc : la star de chez Repetto

Emilie Luc-Duc

C’est la styliste dont on parle. A seulement 33 ans, elle est déjà à la direction artistique de la maison Rodier et des collections de prêt-à-porter de Repetto. Emilie Luc-Duc vient d’être distinguée comme Rising Talent au Women’s Forum et d’intégrer le Who’s Who 2014. Nous avons voulu savoir qui était cette jeune femme à qui tout semble sourire.

Une passion plus pour le vêtement que pour la mode

« Je ne voulais pas spécialement travailler dans la mode au départ, ce qui m’intéressait avant tout c’était le vêtement. » Tels sont les premiers mots que lance Emilie Luc Duc comme pour mieux brouiller les pistes. Celle qui est aujourd’hui à la tête de deux marques de mode était en effet plus intéressée par les costumes de scène, c’est d’ailleurs sa formation première : « j’ai fait des études où j’ai appris à faire des costumes historiques et de scène ». Elle aime rechercher des textiles, des dessins d’imprimés tout comme le ferait une costumière. Elle avoue d’ailleurs se sentir très proche de l’artisanat et éprouve un amour total pour le vêtement : «Toute jeune, j’ai commencé à acheter des pièces, à les retravailler et à les porter, c’était une manière très naturelle et spontanée de m’exprimer. »

Une amoureuse de l’artisanat 

C’est par les matières qu’elle semble s’être vraiment rapprochée de la mode : « pouvoir travailler certaines matières inattendues sur le corps » et notamment grâce à la technique de la maille, une de ses spécialités. L’idée de créer un vêtement à partir d’un fil, comme c’est le cas pour la maille, lui plaît depuis toujours. Elle l’a d’ailleurs remis au goût du jour lors de ses débuts au sein de plusieurs grandes maisons comme Anne-Valérie Hash, Dior Enfants, Iro…

La recherche d’une singularité, c’est aussi ce qui frappe chez Emilie. Elle voue à cet égard une admiration totale pour des femmes comme Andrée Putman, Sophie Calle, Macha Makeïeff ou encore Isadora Duncan qui ont su tracer leur chemin et faire fi du qu’en-dira-t-on : « Elles ont su être libre et femme en même temps, elles ont su imposer de nouvelles idées. » Emilie Luc Duc a elle aussi l’ambition d’affirmer une autre manière de voir, un style à elle qu’elle décline au gré de ses expériences professionnelles.

À la tête de la direction artistique de Rodier depuis février 2011, elle a ainsi redonné un coup de jeune à l’image vieillissante de la maison tout en gardant l’identité de la marque : « j’ai essayé de garder ce qu’était Rodier dans l’imaginaire collectif. Cette marque a accompagné les femmes de génération en génération, je voulais donc garder son essence ». Elle travaille évidemment la maille mais cette fois « en volume », ce qui ne se fait pas en temps normal. Et quand on lui demande quelles sont ses pièces fétiches, elle n’hésite pas un instant : « les robes en maille jacquard pour la collection de cet hiver ».

Une personnalité aux multiples casquettes…

Cette « bosseuse » ne s’arrête pas à la création puisqu’elle a voulu également s’occuper de la communication globale de la marque. Un excès de zèle ? « Pour moi, il est très important de faire à la fois les collections et de travailler sur leur image car c’est un tout. Particulièrement lorsqu’il s’agit de repenser une marque dans sa globalité. Si j’ai en tête une image de femme et de collection et que je la cède à quelqu’un cela peut rapidement devenir quelque chose de différent et de trop éloigné ». Un perfectionnisme qui paie puisqu’elle a su redonner sa modernité à la marque. Rodier est proche des femmes et aime à cultiver le second degré dans sa communication, n’hésitant pas à mettre des méduses (les fameuses sandales en plastique) aux pieds des mannequins dans sa dernière campagne.

De prestigieuses collaborations

Après Rodier, c’est la maison Repetto qui fait appel à cette directrice artistique prometteuse en lui demandant d’élaborer sa collection de prêt-à-porter. Un coup du destin pour celle qui adore par dessus tout le costume : « j’ai trouvé cela amusant. J’ai fait des études de costumes de scène, je partais donc du vêtement pour l’amener sur la scène. Cette fois-ci, on me demandait l’inverse, partir des tenues des ballerines pour les amener à la ville. » Dans sa première collection, on retrouve une forme d’épure, de grâce, de féminité et d’intemporalité qui nous rappelle le caractère immuable de la danse. Sa pièce clé : son jupon en taffetas fabriqué dans un tissu proche de la toile de K-Way, très loin du tulle mais très proche de son univers de recherche et de développement perpétuel !

Aujourd’hui, la jeune femme de 33 ans réfléchit déjà au lancement de sa propre marque, une manière pour elle de s’exprimer « sans passer par un filtre » et de développer « vraiment son écriture ». Il est facile d’imaginer de petites robes en maille à la fois élégantes, confortables et faciles à porter. Ces dernières constituent d’ailleurs le dressing de cette créatrice que l’on ne voit jamais en pantalon. Emilie Luc-Duc est en tout cas loin d’avoir exprimée tout son talent…  À suivre !

Son actualité

Emilie Luc-Duc a été invitée par une journaliste et styliste française, Esther Henwood, aux cotés d’une quarantaine de grands noms de la mode comme Karl Lagerfeld, Inès de la Fressange, Manolo Blahnik ou encore Isabel Marrant, à participer à la réalisation de son livre Mode & Littérature. Une liaison inspirante. Les créateurs devaient dessiner et dédier vêtements et accessoires à leurs écrivains ou héros littéraires préférés. Emilie a dessiné une robe qu’elle a également confectionnée à la main et qui est exposée au Bon Marché à l’espace librairie jusqu’au 27 novembre 2013.

 

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