Deux minutes pour faire bonne impression

faire bonne impression

Lorsque l’on rencontre une personne pour la première fois, cette dernière ne nous accorde son attention que quelques minutes, voire quelques secondes. Simple question de feeling ? Et non ! Faire bonne impression, ça s’apprend.

Capter l’attention d’un inconnu croisé lors d’un cocktail, présenter son projet à un investisseur, faire mouche auprès d’un recruteur… à tout moment de notre parcours, nous devrons aller nous présenter, nous vendre, nous adonner au personal branding. Pourtant, en règle générale, ni notre famille, ni l’école ne nous ont appris cet exercice en apparence simple, et pourtant très révélateur. « Les entrepreneurs sont obsédés par leur Business Plan et ne pensent pas assez à la façon dont ils devront communiquer sur eux-mêmes, sur leur offre », estime Yves Maire du Poset, dirigeant de la société de conseil Piloter ma carrière, professeur à Sciences Po, et auteur de nombreux articles et ouvrages. 

Deux minutes pour faire bonne impression

En quelques secondes, il s’agit d’être capable d’expliquer qui l’on est et les projets sur lesquels on travaille, et d’engager directement un dialogue avec l’autre. Certains lecteurs se diront peut-être qu’ils ne sont pas à l’aise lorsqu’ils parlent d’eux-mêmes, qu’ils craignent d’ennuyer leur interlocuteur. Qu’ils se rassurent : la clef d’une présentation fructueuse n’a rien d’égocentrique. Nous le verrons par la suite, le focus doit absolument être porté sur l’autre. N’oubliez jamais, comme le chantait Guy Beart : « Parlez-moi d’moi, y’a qu’ça qui m’intéresse! ».

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Travaillez sur le fond…

Venir à un entretien les mains dans les poches, improviser un discours… Oubliez ! « Ni De Gaulle ni Mitterrand, qui étaient deux grands communicants, n’intervenaient en public sans avoir consciencieusement préparé leur discours. Les Américains, qui sont les champions de la prise de parole en public, font tout sauf de l’improvisation, même si ça en a l’air », martèle Yves Maire du Poset. Selon lui, vous avez beau être une personne plutôt douée à l’oral, vous avez tout intérêt à vous préparer vous-aussi. L’écrit est encore la meilleure façon de formaliser ce bilan personnel. Comme pour l’écriture d’un livre ou d’un article, notre expert nous invite à structurer notre discours. Tout est question de dosage, d’équilibre, c’est pour cela qu’il faut travailler au préalable.

Lorsqu’il accompagne ses clients dans cette démarche, notre coach leur pose cette question d’emblée : « avez-vous travaillé sur vous-même ? ». Une interrogation qui en inquiète plus d’un. Là encore, il ne s’agit pas – comme le veut l’expression consacrée – de vous « faire suivre », mais d’être capable de distinguer ce que vous savez, aimez, pouvez et voulez faire.  Quelles sont vos compétences majeures ? Vos motivations ? Vos registres de performance ? Votre projet ? Pour ce faire, Yves Maire du Poset estime que le simple fait d’observer les autres nous permet de nous enrichir et d’avancer dans cette connaissance personnelle.

Selon ce fervent défenseur de la culture, la grande littérature est également un « socle qui nous en apprend beaucoup sur nous-mêmes ». Bien entendu, il ne s’agit pas de se servir de cette culture de façon pompeuse, ce qui ennuierait votre interlocuteur, mais d’en tirer des messages pertinents pour vous-même. Aussi, ne croyez pas que vos ressorts ne se trouvent que dans votre expérience professionnelle. Investiguez tous les champs de votre vie : la pratique de certains sports peut par exemple en dire beaucoup sur vous et votre potentiel.

et la forme viendra d’elle-même !

Une fois que vous avez cherché ce que vous aviez d’intéressant à raconter, passez à ce qu’Yves Maire du Poset appelle « la cosmétique ». En clair, peaufinez la forme ! Si vous maîtrisez parfaitement votre sujet, cette dernière viendra naturellement. L’emballage de votre discours n’a rien de superficiel. Yves Maire du Poset aime citer cette phrase d’un jésuite, Baltasar Gracián, auteur de L’homme de cour : « le bon extérieur est la meilleure recommandation de la perfection intérieure ». En deux trois phrases, vous devez communiquer « vos motivations, envies, caractéristiques premières. On doit percevoir un peu de passion, du courage, du souffle », estime-t-il.

Vous trouvez peut-être que votre histoire est un peu banale ? Si elle est bien racontée, elle captera l’attention de votre interlocuteur. Même en deux minutes, n’hésitez pas user et abuser du storytelling. Vous devez susciter chez la personne en face de vous le désir de poursuivre la conversation. N’essayez pas de ressembler à cette personne brillante que vous avez rencontrée la veille. Vous avez de l’humour ? Distillez quelques touches par ci par là.

Vous n’en avez pas vraiment ? Ce n’est pas grave, soyez vous, soyez authentique. « N’arborez pas un sourire emprunté, mais pour autant n’oubliez pas de sourire ! », insiste notre coach. Souvenez-vous : avez-vous eu envie d’acheter dans ce magasin où vous avez été reçu par un vendeur exécrable ou suffisant ? Le consultant insiste aussi sur l’importance de la présence, cette façon de dire les choses, de tendre la main. Les bonnes manières aussi n’ont rien de superflu. Par exemple, n’hésitez pas à entamer la conversation en remerciant votre prospect de vous recevoir. 

Concentrez-vous sur l’autre

Enfin, s’il y a bien un point que vous devez retenir, c’est celui-ci. « L’art de parler de soi, c’est avant tout de faire parler l’autre. L’idée est d’être capable de parler de soi de manière très synthétique afin que l’autre puisse immédiatement vous poser des questions car vous avez su susciter l’intérêt. Vous devez aussi poser à votre tour des questions pour mieux cerner les attentes de votre interlocuteur », explique le consultant.

Si vous êtes par exemple en rendez-vous commercial, cela vous permettra d’en apprendre beaucoup sur les besoins de l’entreprise en question, et ainsi d’affiner votre discours, de cibler les produits qui pourraient l’intéresser. En clair, le bon commercial n’est pas celui qui occupe tout l’espace, mais celui qui se livre peu.  Qui n’a pas déjà été exaspéré lors d’un dîner par une personne qui monopolisait la parole ? « Le plus intelligent des intelligents est celui qui connaît sa puissance et sait la retenir. Celui qui vous donne l’impression que vous êtes la personne la plus importante au monde », conclut Yves Maire du Poset. A méditer.

@Paojdo

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