Des bienfaits psychologiques du rangement

bienfaits psychologiques

Tendance le rangement ? Psys et coachs admettent de plus en plus que prendre soin de son intérieur permettrait de mieux se sentir dans sa peau. De démultiplier son bien-être. D’être plus dans le présent. Décryptage.

« Le syndrome de Blanche-Neige. » C’est ainsi qu’Elise Delprat s’amuse à désigner le côté maniaque qui la caractérise depuis des années. Auteure de plusieurs livres, elle a tenu à partager ce qui pour elle est une évidence : le lien de causalité entre son bien-être et son intérieur.

Un intérêt mondial pour la corvée par excellence

Guide Dev Persot

Une certitude qu’elle n’est pas la seule à partager : l’année dernière, la trentenaire japonaise Marie Kondo s’est érigée en papesse de la question en écoulant quelque 2 millions d’exemplaires de son livre La magie du rangement. Un best-seller planétaire pour un credo : le rangement constituerait une forme de catharsis permettant de donner un nouveau souffle à son existence, de repartir sur des bases plus saines. Un leitmotiv que la jeune nippone distille à coups de conférences et de tutos sur youtube.

Parmi ses conseils phares : ne conserver que ce qui vous procure de la joie. Exit donc les piles de livres que vous ne lirez pas, le pull trop serré que l’on vous a offert à Noël ou encore les ustensiles de cuisine que vous n’avez pas utilisés depuis 2012.

Faire place nette

« Ranger, c’est trier, » rebondit Elise Delprat, qui vient de publier Range ta vie (Larousse). « Nous avons tous des intérieurs qui explosent et nous avons tendance à garder des choses insensées. » Cette adepte du rangement a une bête noire en particulier : l’informatique. « Une catastrophe, » s’amuse-t-elle. « Entre les câbles, les périphériques, les prises Peritel, on entasse trop de choses. Il faut absolument être capable de s’en débarrasser afin de faire « place nette. » »

L’expression n’est pas anodine : « elle vaut autant pour l’intérieur que pour l’esprit », confirme Elise Delprat. « Il n’y a pas d’épanouissement possible, ou très peu, dans des espaces désorganisés », insiste-t-elle. « A un moment donné, on étouffe, on a besoin d’air. »

Des gestes quotidiens pour mieux se sentir

Reste que pour beaucoup le rangement reste une corvée, une tâche à repousser le plus possible. Pour s’en sortir, Elise Delprat distille bien quelques petits conseils au fil des pages de son livre. « Nous avons tous des journées à rallonge, d’où la nécessité de créer des automatismes de rangement. Par exemple, accrocher immédiatement ses clés en rentrant sur un crochet, mettre son courrier dans un bac à trier, ouvrir tout de suite ses enveloppes. » Bref, créer des habitudes incontournables qui, au fil de l’eau, limiteront nos heures de rangement. Le tout pour un objectif : plus de bien-être, mieux se sentir.

Elise Delprat conseille également de penser son appartement globalement, en faisant une cartographie de ses pièces. « On ne range pas de la même manière un studio qu’une maison de 300m2 », ajoute-t-elle. « Il est donc salutaire de décider en amont ce que l’on va ranger dans chaque pièce en fonction de leurs surfaces. »

Notre intérieur : un prolongement de nous-mêmes ?

Pour cette spécialiste de la question, pas de mystère : « il faut prendre soin de l’intérieur comme on aime prendre soin de soi. Notre espace de vie est l’extension de nous-mêmes. »

Ainsi, ranger permettrait de se clarifier l’esprit, de se focaliser sur autre chose que ses petits problèmes du quotidien. « Dans cette vie où beaucoup passent leur temps à gamberger, le rangement, aussi bizarre que cela puisse paraître, peut-être une option. » Et de relever le côté physique de cette activité : « vider son dressing pendant deux heures peut-être épuisant. Finalement, cela vide l’esprit. Un peu comme le running », conclut-elle. Plus de raison, dès lors, que le rangement soit l’apanage uniquement des « ménagères. »

@clairebauchart

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