La communication non violente, comment ça marche ?

communication non violente

Le rôle déterminant du langage dans nos rapports aux autres.

Nous évoluons dans un univers de compétitions permanentes, d’exigences et de jugements sur ce qui est « bon » ou « mauvais ». Au mieux, ces conditionnements peuvent conduire à une mauvaise compréhension des autres, au pire, ils provoquent colère ou frustration, et peuvent mener à la violence. Une communication non violente avec les autres est aujourd’hui une des compétences les plus précieuses.

Guide Dev Persot

Selon le psychologue Marshall B. Rosenberg, la nature profonde de l’homme le porte à aimer, donner et recevoir dans un esprit de bienveillance. Malheureusement, il lui arrive de se couper de cette bonté naturelle et d’adopter des comportements violents et agressifs.

Marshall B. Rosenberg, en étudiant les facteurs susceptibles de nous couper de la bienveillance, a été frappé par le rôle déterminant du langage et de l’usage que l’on fait des mots. Il a défini un mode de communication, d’expression et d’écoute qu’il a appelé la « communication non violente » (CNV) et que l’on retrouve parfois sous le nom de « communication créative » ou de « communication empathique ». Le terme non violent est une référence au mouvement de Gandhi et signifie ici le fait de communiquer avec l’autre sans lui nuire.

La CNV nous engage à reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre. Cet outil de communication verbale est recommandé pour la résolution de conflits, qu’il transforme en de simples dialogues, et permet de développer une meilleure relation à soi.

Le processus de communication non violente peut être utilisé de trois manières

  • Communiquer avec soi-même pour clarifier ce qui se passe en soi (auto-empathie)
  • Communiquer vers l’autre d’une manière qui favorise la compréhension et l’acceptation du message
  • Recevoir un message de l’autre, l’écouter d’une manière qui favorise le dialogue quelle que soit sa manière de s’exprimer

Qu’il s’agisse de clarifier ce qui se passe en soi ou de communiquer avec l’autre, la méthode de la CNV peut être résumée comme un cheminement en quatre temps :

  • Observation : écrire la situation en termes d’observation partageable
  • Sentiments : exprimer les sentiments suscités par cette situation
  • Besoin : clarifier les besoins qui sont liés à ces sentiments
  • Demande : faire une demande respectant les critères suivants : réalisable, concrète, précise et formulée positivement

Guide pratique

A son salarié :

Au lieu de lui dire “tu bosses mal », utilisez plutôt cette formulation : “ce projet a pris du retard » et “j’ai besoin qu’on voie ensemble comment le rattraper ». Vous pourrez ainsi dire ce que vous désirez sans pour autant susciter d’hostilité.

A un inconnu :

Au lieu de s’énerver avec une personne qui vous double dans une file d’attente au supermarché, dites : « je suis inquiète car je suis vraiment très chargée et le fait que vous passiez devant moi risque de me mettre en retard. ».

A son conjoint :

Au lieu de s’énerver, choisissez une formule du genre « quand je trouve tes chaussettes sales dès que je me lève le matin, je me sens découragée. J’aurais plutôt besoin de me lever dans la quiétude et la bonne humeur. »

A son enfant :

« Si tu ne finis pas ton assiette, tu seras privé de dessert. » Mettez-vous à la place de votre enfant. Quand vous mangez, imaginez que votre compagnon vous observe pendant tout votre repas. Il fait des commentaires sur votre manière de vous tenir à table, vous donne des ordres, contrôle ce que vous mangez et vous force à terminer votre assiette. Vous penseriez alors probablement que votre conjoint ne vous fait pas confiance et vous croit incapable de savoir ce qui est bon ou non pour vous. La phrase à préférer : « je vois que tu n’as pas très faim… » L’enfant comprendra très bien le message sous-jacent.

A un(e) ami(e) :

Demandez à l’autre de clarifier sa demande si celle-ci est confuse. “J’en ai assez que tu me juges, tu me critiques toujours » est trop général, suite à une remarque vexante quelques jours auparavant sur le mauvais choix de location d’un film.

 

Pour aller plus loin :

  • De nombreux instituts organisent des stages de CNV
  • Les Mots sont des Fenêtres (ou bien ce sont des Murs) : Introduction à la Communication Non Violente, Marshall B. Rosenberg, Ed. La Découverte, 254 pages. Et du même auteur La Communication Non Violente au Quotidien, aux Ed. Jouvence.

Ombeline Paris

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