« Je voulais ouvrir un cabinet de sophrologie. Led By Her m’a mise sur les rails. » Un témoignage parmi d’autres, reflétant la bouée de sauvetage que représente l’association fondée en 2014. A sa tête, Chiara Condi, 31 ans, passée par Harvard. Son but : inciter les victimes de violences conjugales à se reconstruire par l’entrepreneuriat. « Nous nous focalisons sur l’apporteuse de projet, plus que sur le projet en lui-même, » a précisé la jeune femme.
Un programme dédié
Concrètement, Led By Her propose à ses bénéficiaires une formation aux bases de la création d’entreprise, en partenariat avec deux écoles de commerce, l’ESCP et l’IESEG. Au menu : quelque 300 heures de cours de finance, comptabilité, une initiation à la structure d’un business plan ou encore des conférences sur le lean start-up. « Mais nous avons également un tiers du volume horaire consacré au développement personnel », a souligné Chiara Condi. Entre tests de personnalité et liens entre leur projet professionnel et leurs aspirations, les femmes de Led By Her effectuent, via la reconversion, un travail sur elles-mêmes. En tout, près d’une centaine a suivi le programme de l’association. Leurs souhaits ? Ouvrir une galerie, monter une entreprise de restauration de meubles ou encore créer une marque de bijoux.
Un challenge, aussi, pour les professeurs
« Ce programme constitue une réelle fierté pour l’IESEG, » a commenté Janice Byrne, professeure au sein de l’école de management qui accueille en ses locaux les étudiantes de Led By Her. Egalement directrice académique de l’association, elle est fière que son enseignement constitue un levier à l’épanouissement de femmes passées par des périodes difficiles. « Nous avons réellement eu à cœur de construire un programme dédié, » a-t-elle ajouté.
Un coup de boost pour mieux repartir
Et le succès semble pour l’heure être au rendez-vous. « Au lieu de continuer dans une démarcher de victimisation, on se sent porté, » a commenté l’une des élèves Led By Her. « En arrivant, j’avais la crainte de me retrouver dans un groupe très « fille » et de tourner autour du pot sans avancer dans la concrétisation de mon projet. J’avais tort, » ajoute une autre.
L’aventure devrait continuer. Car, pour continuer de tendre la main à celles qui en ont besoin, Chiara Condi ne manque pas d’imagination. Prochaine étape : la tenue d’un hackaton les 5 et 6 mars prochains. « Il est important de confronter son projet au monde extérieur, de le pitcher », a-t-elle conclu. Business O Féminin sera partenaire de l’évènement et sa fondatrice Véronique Forge membre du jury.
@clairebauchart