Comment booster efficacement sa carrière ?

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Au sein d’une même promotion d’HEC, 17% des diplômées ont accès à des postes de dirigeantes contre un tiers de leurs homologues masculins, à en croire le réseau féminin de l’école de commerce. Pour palier cette inégalité, certaines font le choix du MBA pour doper leur carrière. Enquête.

“Dans le cadre de mes fonctions, j’ai été amenée à travailler sur la gouvernance d’une société de projet mixte.” Valérie-Anne Lencznar, la quarantaine, se souvient de cette époque où elle a eu l’impression d’endosser un costume un peu trop grand pour elle. “Mes missions se sont élargies à la gestion de cette société de 700 millions d’euros de budget.” Cette diplômée du Celsa estime alors manquer de clés pour pouvoir mener à bien ses fonctions de secrétaire générale.

Comment booster efficacement sa carrière ?

Reprendre son cartable

Pour booster sa carrière et sa confiance en elle, cette jeune femme a alors l’intelligence de se remettre en question: elle décide de retourner sur les bancs de l’école, une journée par semaine du moins. Pendant un an et demi, dès 8 heures 30, Valérie-Anne Lencznar consacrera tous ses mardis à un cursus, l’executive MBA proposé par HEC. “Pendant dix-huit mois, on vous met dans les conditions d’être un dirigeant en vous demandant de travailler des cas”, se rappelle-t-elle. “Cela m’a vraiment aidée à prendre confiance en moi. »

Mini Guide Leader

La confiance en soi, une problématique cruciale quand on se penche sur la question des inégalités de carrières entre les sexes: un sondage IPSOS publié en 2014 révélait que, face à une promotion, près d’une femme sur deux se demande si elle est en mesure d’assumer de nouvelles responsabilités, 32% se posent même la question de leur légitimité contre à peine plus de 20% des hommes. Peu étonnant donc de se rendre compte qu’à peine deux ans après la fin des études, une jeune fille gagne en moyenne 20% de moins qu’un homme, selon une étude récente d’HEC au Féminin.

Se méfier de ses propres freins

“On a toujours un petit complexe”, concède Valérie-Anne Lencznar. “Surtout lorsque l’on évolue comme moi dans un secteur très techniques, bourré de polytechniciens! Ce n’est pas toujours facile de s’affirmer.” 

Plus révélateur encore, une étude américaine révélait il y a quelques années qu’un homme accepte une promotion, voire la réclame, alors qu’il n’a que 60% des capacités pour le poste, là où les femmes attendent d’avoir 130% des compétences.

Faire vivre son capital inexploité

Elles sont par ailleurs minoritaires à reprendre une formation pour donner un second souffle à leur curriculum vitae. Aux commandes de L’EMBA Council, association regroupant les quelques 230 universités et écoles  qui proposent de suivre un MBA, Michael Desiderio, par ailleurs entrepreneur, regrette que les femmes ne représentent que 26% des 27 000 inscrits à ce type de formations : « L’étudiant typique de MBA a en moyenne une quinzaine d’années de vie professionnelle derrière lui. Sa nouvelle formation lui permet généralement de gagner en responsabilité ainsi qu’en hiérarchie. »

Dommage en effet que les femmes, confrontées constamment au plafond de verre, n’investissent pas plus des formations destinées à faire fructifier le capital non exploité de leurs bénéficiaires: “nous avons tous des ressources en nous que nous utilisons mal. C’était mon cas et suivre un MBA m’a permis de mieux définir mon projet professionnel», témoigne Valérie-Anne Lencznar, aujourd’hui déléguée générale de Think Smart Grids, fédération spécialiste des réseaux intelligents. Son poste, elle est parvenue à le décrocher quelques mois seulement après la fin de sa formation. Un hasard ? Si le contexte de son environnement a joué en sa faveur, cette professionnelle de la communication assure avoir su jouer des circonstances pour accélérer sa promotion: « j’ai aujourd’hui suffisamment gagné en maturité et en confiance pour avoir l’assertivité d’aller voir mon président et lui affirmer être la bonne personne pour une mission, » s’amuse-t-elle.

Éducation et ambitions féminines: l’éternelle équation

Une démarche ambitieuse et fructueuse mais encore malheureusement trop rare chez beaucoup de femmes à en croire Ipsos: un peu moins d’une sur deux déclare en effet avoir reçu dans son éducation les valeurs pourtant cruciales de l’ambition que sont l’envie de se surpasser et de gagner.  Un poids culturel aux répercussions concrètes : en France, en 2015, la différence de salaire entre un homme et une femme à poste égal est encore de l’ordre de 10%.

Michael Desiderio préfère lui relever les signaux positifs venus de la Silicon Valley : « Il est intéressant de relever que Sheryl Sandberg, l’apôtre de la carrière au féminin, a un boss, Mark Zuckerberg ayant récemment annoncé qu’il prendrait deux mois de congé paternité. » Cocasse en effet : Marissa Mayer, la patronne de Yahoo !, n’avait elle pris qu’un break express de deux semaines après son accouchement. « A croire que les rôles genrés seraient en train de s’inverser », poursuit le directeur de l’Excutive MBA Council. L’optimisme américain… ou une douce utopie ?

Claire Bauchart

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