6 clés pour faire exploser le plafond de verre

exploser le plafond de verre

Dans un livre pédagogique et teinté d’humour, Myriam Cohen-Welgryn nous livre ses pistes pour gravir tous les échelons de l’entreprise lorsque l’on est une femme. Son mot d’ordre ? Oser être soi. Des conseils issus de sa longue expérience à la tête d’entreprises internationales. A lire de toute urgence !

« On n’est pas obligé de se prendre au sérieux pour faire des choses sérieuses ». Tel pourrait être le mantra de Myriam Cohen-Welgryn, une business woman avertie puisqu’elle est actuellement Présidente de Mars Petnutrition Europe (plus de 5000 employés) après avoir gravi les échelons chez Danone jusqu’à devenir Directrice Générale Nature. Un brin facétieuse, celle qui n’a jamais renoncé à ses lunettes rouges nous propose ici un ouvrage rafraîchissant : « Et tu oseras sortir du cadre » chez HarperCollins. Son objectif ? Faire voler en éclat le plafond de verre afin que les femmes accèdent davantage au sommet de la hiérarchie.

Ascenseur n°1 : Luttez contre vos propres biais

Son premier constat est sans appel : les femmes sont coresponsables du plafond de verre, car, sans s’en rendre compte, elles sont elles-aussi soumises à de nombreux biais. « Moi qui me considère comme féministe, j’ai été très étonnée de constater que j’avais aussi de nombreux stéréotypes en faisant le fameux test d’Harvard que je vous invite toutes à expérimenter », lance-t-elle. En réalité, rien d’étonnant à cela.

Mini Guide Leader

Un petit saut dans le passé nous rappelle que les filles n’ont accès à l’école publique que depuis 1850, que la première française docteur en médecine a été diplômée en 1875, et que les femmes ont le droit de travailler sans demander l’autorisation de leur mari depuis 1965. D’après l’auteure, ces biais induisent un décrochage avec les hommes avant même le congés maternité. En plus de lutter contre nos propres représentations mentales, Myriam Cohen-Welgryn est également favorable à un coup de pouce réglementaire.

« Je suis pour les quotas, car, comme l’a démontré la loi Copé-Zimmermann, ces derniers ont fait leur preuve. Une étude de la London School a ainsi démontré que la plus forte présence des femmes dans les Conseils d’Administration permettait d’élever le niveau général des participants, car l’on trouve toujours des femmes compétentes lorsqu’on les cherche », rappelle-t-elle.

Ascenseur n°2 : Trouvez votre IL

Toutes les grandes femmes PDG de ce monde le martèlent : elles n’auraient pas pu avoir de telles carrières si leur conjoint ne leur avait pas apporté leur soutien inébranlable. Myriam Cohen-Welgryn raconte ainsi que sa belle histoire d’amour qui dure depuis plus de 30 ans est sans conteste l’un de ses piliers. « Mon mari écrit des chansons, ce qui a permis qu’il me suive à l’étranger assez facilement. Je sais que les choses peuvent être plus difficiles quand l’un doit se sacrifier pour l’autre. Mais il est très important de ne pas laisser se créer un trop grand décalage dans la progression de la carrière des partenaires. Autrement, cela devient une vraie lame de fond », rapporte-t-elle.

Il est également essentiel de vous entourer d’amis bienveillants pour vous aider à asseoir votre confiance en soi. « La question n’est pas de savoir si l’on va tomber. Cela est certain. Mais plutôt de déterminer comment on va se relever. Et pour cela, on a besoin d’un entourage solide ».

Ascenseur n°3 : Choisissez LA bonne entreprise

En plus de choisir le bon partenaire de vie, Myriam Cohen-Welgryn vous invite aussi à trouver une entreprise qui respecte vos valeurs, car celles-ci sont non négociables. Sans quoi vous ne pourrez pas donner le meilleur de vous-même. « On ne peut être un vrai leader que si l’on est sincère, c’est pourquoi il faut choisir une entreprise qui nous permette d’exprimer qui l’on est », argue-t-elle.

En plus de respecter vos valeurs, cette entreprise idéale doit aussi prendre en compte les réalités de la vie d’une femme. « Les femmes font déjà des enfants beaucoup plus tard, mais à un moment, ce délai n’est plus extensible. Malheureusement, cela entre en conflit avec le moment où elles sont censées être au top de leur carrière. Il est réellement dommageable de ne pas permettre aux femmes de plus de 45 ans d’évoluer dans la hiérarchie même si elles n’ont pas atteint un certain niveau de poste avant leur grossesse.

Comme le démontre très bien la série Good Wife, on ne perd pas ses capacités en devenant mère ! », poursuit-elle. Myriam Cohen-Welgryn croit aussi fermement qu’en s’adaptant aux besoins des femmes, l’entreprise s’adapte aussi aux besoins des jeunes générations, hommes et femmes confondus, qui ne sont pas prêts à sacrifier leur vie personnelle et familiale sur l’autel de l’entreprise.

Ascenseur n°4 : Travaillez… mais pas trop

Le plus grand ennemi des femmes est sans conteste leur perfectionnisme. L’auteure évoque ici la loi de Pareto selon laquelle il faut se contenter du « bien suffisant ». Le plus souvent, 20% du travail produit 80% du résultat. Au dessus, tout effort marginal apporte une reconnaissance qui n’en justifie pas l’effort. Alors, dîtes oui au 4/5ème, aux vacances et aux congés sabbatiques !

Tout cela n’a jamais empêché Myriam Cohen-Welgryn d’accéder aux plus hauts postes. Autre ennemi typiquement féminin : le syndrome de l’imposteur. A compétences égales, face à une promotion, les femmes penseront d’abord à ce qui leur manque quand un homme demandera déjà quelle est l’étape suivante. L’auteure convoque ici les conseils de l’américaine Amy Cuddy et ses Power Postures dont nous vous parlions il y a quelques mois.

Ascenseur n°5 : Faites-vous connaître

Le savoir-faire est certes primordial, mais le faire-savoir est tout aussi essentiel. Les femmes ont tendance à demeurer dans une attitude d’écolière, persuadées que l’on reconnaîtra leur talent sans qu’elles aient besoin de se mettre en avant. En réalité, personne ne le fera à votre place. Alors n’hésitez pas à vous mettre en avant dans les moments opportuns.

« Si vous avez la sensation de vous vanter en faisant cela, dîtes-vous que si vous ne le faites pas, vous ne pourrez pas contribuer à la marche positive de l’entreprise », martèle l’auteure. De la même façon, n’hésitez pas à transformer des personnes haut placées avec qui vous vous entendez bien en mentors. C’est essentiel pour avancer. Et qui ne demande rien n’a rien, alors prenez votre courage à deux mains et sollicitez-les.

Ascenseur n°6 : Osez être vous-même

Les règles du jeu dans l’entreprise sont encore très masculines, et c’est pourquoi les femmes qui ont réussi jusqu’à aujourd’hui ont davantage déployé un leadership masculin. En effet, pour pouvoir exprimer pleinement leur différence, les femmes doivent pouvoir atteindre un seuil de présence minimum. Mais les choses évoluent doucement mais sûrement, et les valeurs d’empathie, de gratitude et d’honnêteté sont aujourd’hui louées, et l’on est en droit d’espérer que leur impact sera de plus en plus grand en entreprise.

Ainsi, Myriam Cohen-Welgryn vous invite avant tout à ne pas vous trahir, car « l’on n’est jamais aussi fort que lorsque l’on reste soi-même ». L’auteure va même plus loin : pour elle, il s’agit d’une question de survie. Réussir selon les critères établis par les autres ne peut vous procurer de réel sentiment de fierté. « Etre authentique, cela ne signifie pas dire tout ce que l’on pense, mais accepter de ne pas porter un masque », explique-t-elle. Quant aux entreprises, elles ont tout à y gagner, puisque, comme nous le répétons sans cesse, toutes les études ont montré que la mixité en entreprise générait de la performance et de l’innovation. « Et l’individu n’est-il pas le comble de la diversité ? Alors permettons à chacun d’être soi dans l’entreprise », conclut Myriam Cohen-Welgryn.

@Paojdo

 

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