On compare souvent la relation entre associés à un mariage. C’est justement parce que trouver la bonne personne auprès de qui s’engager n’a franchement rien d’aisé que même la télé s’est mise au dating entre entrepreneurs et associés avec l’émission « Qui veut être mon associé ? » diffusée sur M6. Quelques conseils pour caster le bon associé sans avoir à passer par la case prime time ne seraient pas de refus ? Alors voici nos tips pour trouver la bonne personne avec l’aide d’un expert en la matière : Benoît Galy, fondateur de Green-Acres et auteur de l’ouvrage « Bien s’associer pour mieux entreprendre ».
Jouez cartes sur table dès le départ
Avoir des vues sur un associé puis se décider à s’engager ensemble pour lancer ou faire grandir une entreprise est forcément galvanisant. Mais c’est justement cette excitation des débuts qui fait parfois oublier de se poser les bonnes questions et d’aborder illico les futurs problèmes que vous allez probablement rencontrer. Pour Benoît Galy, il est essentiel de commencer par se mettre d’accord sur les envies et les attentes de chacun – tout en gardant à l’esprit qu’elles peuvent évoluer au fil du temps – afin d’éviter les conflits : « Il y a une différence entre un associé qui veut être indépendant et partir vivre en province et celui qui a pour ambition de faire prospérer une entreprise par exemple » précise-t-il.
Osez donc échanger ouvertement sur vos aspirations mutuelles et sur la vision que vous avez de votre évolution au sein de l’entreprise. Et attention à ne pas trop vous laisser séduire par le charme d’une éthique commune. Car si être unis par des valeurs semblables est essentiel au bon fonctionnement d’une entreprise, elles ne peuvent pas être le pilier de cette association « dans les périodes de crise, l’éthique, on se la renvoie à la figure ! ».
Définissez le rôle de chacun
Une fois les motivations de chacun posées à plat, l’étape suivante et cruciale est de définir votre rôle et celui de votre associé dans l’entreprise : « Demandez-vous bien si vous avez la même vision de vos rôles mutuels dans l’entreprise. Le risque c’est de penser en startup qui va conquérir le monde alors que la réalité c’est qu’on est en tête à tête, en huis clos, c’est surtout le cas des petites entreprises. C’est pourquoi il faut se poser les bonnes questions et se projeter, demandez à votre associé comment il envisage l’avenir de l’entreprise et sa place en son sein à 3 ans, à 10 ans ou encore s’il s’imagine plus actionnaire qu’associé » conseille Benoît Galy.
Attention au piège tentant des amis-associés
Comme pour une colocation, bien connaitre les gens avec qui commencer une aventure commune semble, à tort, tout avoir d’un avantage. Pour Benoit Galy, c’est d’ailleurs justement l’association avec des proches qui est la plus risquée : « On peut être surpris dans le cadre du travail par les gens qu’on connait dans le privé, c’est là que réside le danger. Les associations familiales sont d’ailleurs souvent les pires. Avec un étranger on aura moins de mal à mettre les choses sur la table dès le départ. »
Le risque avec de futurs associés qui nous sont proches, c’est de ne pas oser aborder les sujets qui fâchent et « l’envie d’attirer les gens à soi, à son entreprise, fait qu’on s’y prend mal » explique notre expert. Ainsi, à trop vouloir séduire, on adopte une attitude trop douce, quand il faudrait comme l’explique William Ury dans son ouvrage « Comment réussir une négociation » être doux avec les personnes mais dur avec les problèmes. « Le risque avec les personnes que l’on connait bien est d’adopter une attitude « doux-doux » et ainsi de ne pas aborder les vrais sujets. En évitant de passer par ce genre de questionnements en amont on se retrouve à la fin à se dire qu’on n’avait finalement pas les mêmes valeurs » explique Benoît Galy.
Instaurez une phase test
« Fiancez-vous avant de vous marier ! » recommande notre expert, « Passez par une phase test, pendant une semaine, travaillez sérieusement ensemble, cela vous aidera à savoir si votre futur associé est conforme à l’image que vous vous faites de lui. ». Une fois l’aventure lancée, il est impératif pour maintenir un bon équilibre de faire un point sur votre façon de travailler à deux ou à plusieurs : « de nombreuses entreprises font la démarche de s’accorder une mise au vert, trimestrielle par exemple, et de profiter de ce moment pour travailler leur façon de collaborer entre eux ».
Caroline Lanau-Imbert
> Ces mentors qui ont changé leur vie : témoignages d’entrepreneures
