5 soft skills pour le travail du futur

Isabelle Rouhan

Tout est encore à réinventer. Notre travail de demain différera considérablement de celui que nous connaissons aujourd’hui. De nos missions à nos interactions, il sera à repenser. En effet, il est « important d’appréhender le savoir-être car un savoir-faire a une durée de vie comprise entre 12 et 18 mois. C’est un vrai sujet pour rester employable et embrasser demain nos métiers ». Aussi, la Présidente de l’Observatoire des métiers du futur, Isabelle Rouhan, nous partage 5 soft skills pour appréhender le travail du futur.

Apprendre à apprendre

« Discutez avec différentes personnes, lisez des livres, des articles, écoutez des podcasts, allez sur OpenClassrooms », conseille vivement Isabelle Rouhan, auteure des livres Les Métiers du futur (éditions First, 2019, co-écrit avec Clara-Doïna Schmelck) et Emploi 4.0 (éditions Atlande, 2021). Autant d’opportunités d’apprendre et de développer sa curiosité. Pour elle, il est important d’ « aller plus loin et plus vite ». « Croisez des individus qui ne prennent pas le sujet de la même façon que vous », suggère-t-elle louant la « force de l’échange et les questions à se poser » dans un contexte d’évolution très rapide avec « une capacité de prévision très faible ».

Tout problème est soluble dans le réseau

« Demandez gentiment à quelqu’un : ‘comment puis-je t’aider ? », conseille Isabelle Rouhan, une entrée en matière qui prend en considération votre interlocuteur. Vous pouvez ainsi proposer de « dénouer les problèmes d’une personne ». Le réseau est tout sauf figé. Il est « agile ». Isabelle Rouhan le rappelle : « le réseau s’entretient sur le long cours. On ne le construit pas uniquement le jour où nous en avons besoin. Il s’agit d’arranger du relationnel sans besoin immédiat. La personne en face te prend en compte. Il est important de donner à la communauté ».

Mini Guide Leader

Experte du recrutement, Isabelle Rouhan le déplore : « beaucoup de femmes se coupent du réseau pour des raisons organisationnelles. Le réseau, mord sur le temps de famille. C’est une réelle difficulté d’autant plus si elles sont en banlieue, il faut prendre en compte les temps de transport ». « Il demeure toujours le sujet de la légitimité et du complexe de l’imposteur. En tant que femme, on ne se sent pas toujours légitimes », relève Isabelle Rouhan invitant les lectrices à s’inscrire sur la formidable initiative « Les Expertes ».

Intelligence émotionnelle

L’intelligence émotionnelle est pour Isabelle Rouhan, résolument optimiste, « la capacité de vous connecter à la personne qui est en face de vous ». « Alors que c’est un vaste sujet, il est assez négligé en entreprise ». Isabelle Rouhan, qui exerce un métier où le discernement est clé, évoque ainsi une rencontre entre très grands dirigeants à laquelle elle a assistée. « Chacun en prenant la parole, lors du tour de table, devait dire comment il allait. C’est un vrai levier pour accroître la performance de l’entreprise ». Au sein de celle-ci, « les émotions sont extrêmement tues. Or, parfois, face à la maladie et à la dépendance de proches, on ne peut pas laisser ses émotions à la porte du siège ». Exprimez-les avec simplicité.

Capacité à travailler en équipe/faire fonctionner en équipe

« Ensemble on va plus loin ! » Il est bon, selon Isabelle Rouhan, d’« inciter les gens à travailler ensemble. C’est un enjeu important qui, pourtant, s’enseigne assez mal. » Pour elle, « fédérer autour d’un projet a toujours été un sujet et l’est encore plus avec le distanciel dans la période post-Covid-19. C’est une réalité qui perdura. Moins nous voyons les personnes, plus il est compliqué de faire corps autour du projet ».

Ces conversations informelles autour de la machine à café ou de la pause déjeuner sont précieuses pour la vie dans l’entreprise et l’entreprise elle-même ; « manière de créer l’adhérence et l’adhésion à l’entreprise. Se renforce le sentiment d’appartenance à celle-ci ». Les journées où le travail a lieu dans l’entreprise et non à distance sont de vraies occasions de retrouver son équipe autour de moments conviviaux et non de rester chacun derrière son ordinateur.

Soyez audacieuses

« C’est la capacité de prendre la problématique par le bout auquel on ne s’attend pas, celui que personne n’aurait pris », considère Isabelle Rouhan. Sortez du chemin tracé d’avance « où l’on manque d’audace et de visions. C’est lié à la peur, aux barrières mentales. Adaptez votre regard. » Isabelle Rouhan témoigne de son audace lors de la création de l’Observatoire des métiers du futur. Elle avait remarqué que les observatoires étaient principalement liés à des branches. Elle en fera un autre et utilise la solution KissKissBankBank qui devient là un outil de recrutement. Isabelle Rouhan avait une idée très claire du constat et de la finalité.

En revanche, c’était bien moins le cas pour la manière d’y aller. Sans s’en rendre compte, elle a fait preuve d’audace en fédérant autour d’elle. Elle suggère là, pour débuter dans la voie de l’audace de « s’autoriser à prendre la parole dans une réunion ». Manière de commencer à s’affirmer et de challenger ce qui a été, jusqu’alors établi et défini.

Mathilde Aubinaud

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