Vie professionnelle : comment rester authentique ?

Comment rester authentique au travail ?

Marier profession rémunératrice et quête de sens, respect des valeurs : un fantasme pour beaucoup, une condition sine qua non avant de signer un contrat pour certains. Des exigences parfois mal adaptées aux soubresauts du marché du travail. Dans ce contexte économique perturbé, comment rester authentique tout en s’adaptant à la réalité de l’emploi ? Eléments de réponses.

Une source d’épanouissement personnel. Voilà ce que doit être le travail pour les trois quarts des Français âgés de 18 à 35 ans, selon une étude IPSOS parue en Octobre 2014. Des jeunes actifs en quête d’authenticité donc, à la recherche d’un poste ayant du sens et respectant leurs propres valeurs. « Aller à l’encontre de nos inclinaisons naturelles nous pousse à nous considérer comme des imposteurs,” analyse Herminia Ibarra, professeure de comportement organisationnel à l’INSEAD, dans les colonnes du Harvard Business Review.  Rester authentique en toutes circonstances, nouveau Graal professionnel? Herminia Ibarra nuance : « L’authenticité devient souvent prétexte à rester dans sa zone de confort. » Et donc à prendre peu ou pas de risque.

Vie professionnelle : comment rester authentique ? 

Des attentes fortes face à un marché du travail chamboulé

 Si ces exigences sont louables, elles ont souvent du mal à trouver une adéquation avec un marché du travail en berne. « Il y a toujours une équation à faire, » explique Daniel Porot, auteur de Comment trouver une équation… et décrocher le job de vos rêves ? (Solar). Pour ce professeur à HEC et Standford, trouver un poste, même rêvé, suppose d’adapter ses aspirations au marché. « Le job idéal restera malgré tout un semi-compromis. » Et à ceux qui ne jurent que par leurs passions ou leurs valeurs, ce spécialiste de la carrière répond : «  En analysant chaque situation, nous pouvons trouver des jobs alternatifs mettant en avant nos talents. »

Mini Guide Leader

Car c’est bien là que réside la clé de l’authenticité professionnelle : un travail épanouissant suppose de nous permettre de mettre en avant à la fois nos capacités et notre sentiment d’utilité. Un constat aux répercussions économiques : les employés peu enthousiasmés par leur travail n’exploitent pas l’intégralité de leur potentiel.

Respecter sa quête de sens

De fait, une personne exerçant un métier qu’elle apprécie moyennement n’utilise que 52% de ses compétences, un taux qui atteint 86% chez ceux qui vont au travail sourire aux lèvres. « Beaucoup (…) se précipitent sur le marché sans avoir pris le temps de réfléchir à ce qu’ils sont, cherchent et offrent, » écrit Hervé Bommelaer, consultant en outplacement, et auteur de plusieurs ouvrages dont Décrocher un nouveau poste (Eyrolles). « Cela provoque des catastrophes, dans la mesure où ces personnes sont trop pressées, grillent des contacts clés et carbonisent ainsi des pistes potentielles. »

Un conseil donc à celles d’entre vous qui seraient en recherche de poste : respectez votre authenticité et vos valeurs en prenant le temps de chercher une activité en minimum en adéquation avec vos aspirations. Sans perdre de vue, comme le rappelle Daniel Porot, que dans un travail « une partie des tâches à accomplir ne susciteront pas forcément notre enthousiasme alors que d’autre nous raviront. L’idéal étant le mariage des deux. »

Une analyse transférable également au niveau managérial. Pour Herminia Ibarra du Harvard Business Review, « la seule manière d’évoluer en tant que leader est d’étendre les limites de ce qui nous constitue, sans pour autant changer les fondements de notre personnalité et de nos valeurs. » Pour l’auteure, « effectuer des choses nouvelles nous sortant de notre zone de confort nous ouvre des perspectives nouvelles. »

Adopter une authenticité caméléon ?

A tous les niveaux donc, ces experts préconisent ainsi de trouver le bento idéal entre valeurs, passions et raisons. Un concept que Herminia Ibarra qualifie d’authenticité caméléon. «  Faire évoluer nos identités professionnelles en acceptant l’essai et l’erreur permet à terme de développer un style personnel qui nous satisfait et convient aux besoins de changements de nos entreprises modernes. » Autre clé : multiplier ses rôles modèles et s’en inspirer. « L’une des caractéristiques majeures de l’authenticité est d’admettre que tout n’est pas intrinsèque et qu’il est important d’apprendre des comportements des autres et de se les approprier. »

Une capacité d’adaptation et de compromis permettant une multiplication des compétences que l’on ne retrouve pas chez les profils accrochés à leurs idées et valeurs d’origine. « Gare aux vocations dangereuses, résume de son côté Daniel Porot. Certains sont tellement passionnés qu’ils en oublient leur sens critique. » Et vous, dans quel camp vous situez-vous ? Caméléon ou pas ?

@clairebauchart

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