Sur les traces de l’artisanat d’art et du luxe français

artisanat d'art

Comment sont fabriquées les broderies qui ornent une robe haute couture ? Qui, encore aujourd’hui, conçoit des parfums sur mesure ? Comment se crée un éventail ou une montre ? Voilà l’éventail justement des questions auxquelles Lucie Knappek a décidé de répondre en créant Evanela, une agence spécialisée dans l’organisation d’événements et de rencontres autour des métiers d’art. Suivons Lucie Knappek au cœur de sa passion pour l’art, l’artisanat et de ceux qui perpétuent ces traditions.

Comment se déroule une visite avec Evanela ?

Lucie Knappek : Nous avons évidement plusieurs offres qui vont de la rencontre avec un artisan à une journée complète de découvertes insolites. Par exemple, un circuit qui met en lumière le raffinement à la française permet de s’imprégner pendant toute une journée de ce qu’est ce luxe et cette volupté toute française.

C’est-à-dire ?

Lucie Knappek : Nous débutons la journée avec la visite d’un atelier de haute couture, puis j’emmène mes hôtes déjeuner dans un club privé parisien. Nous continuons l’après-midi avec la visite d’une parfumeuse qui a son atelier chez elle dans le 16è arrondissement de Paris. C’est une adresse méconnue du grand public et pourtant cette femme est une artisan reconnue. Lors de ce moment avec elle, les participants ont également la chance de se faire faire une fragrance unique et personnalisée. Enfin, la journée se finit non loin de cette adresse secrète, dans l’atelier d’un éventailliste : le summum du raffinement et du luxe à la française !

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Et combien coûte une journée telle que celle là ?     

Lucie Knappek : Notre offre démarre à 500 € pour deux personnes qui souhaitent rencontrer un artisan pendant environ 2 heures. Pour les formules à la journée ou la demie-journée, les prix oscillent entre 1700 et 3500 € pour un petit groupe. Cela dépend de vos affinités et de vos goûts. Par exemple, des personnes originaires de Russie ont souhaité rencontrer une couturière qui fabrique de petits bonnets pour les nouveau-nés, comme ceux que nous pouvons voir sur certaines photographies jaunies. Ils ont d’ailleurs passé commande pour leur enfant !

Justement, qui vous sollicite ?

Lucie Knappek : Nous travaillons plus avec des étrangers, des touristes qu’avec des français. Ce sont des personnes qui aiment la France et qui ont envie de connaître les coulisses de ce qui se fait de mieux en terme d’art et de luxe à la française. Avec Evanela, nous leurs proposons l’envers du décor et des rencontres insolites avec des artisans fiers de leur métier et de transmettre leur passion : l’artisanat d’art. C’est un des critères de sélection de nos partenaires. Le goût qu’ils mettent à transmettre leur savoir-faire et la pédagogie dont ils font preuve pour faire connaître leur métier et le partager.

Et les nationalités ont-elles des particularités ?

Lucie Knappek : Oui, les demandes diffèrent effectivement. Nos clients russes sont attirés par la mode, la joaillerie ou le cristal, là où des clients américains sont plus férus de restauration d’objets ou de livres anciens. Ils aiment également la mode et les ateliers de haute couture, mais les demandes sont différentes.

Les français sont donc moins enclins à découvrir leur patrimoine ?

Lucie Knappek :  Ils sont en effet moins nombreux à nous solliciter pour des visites sur mesure à Paris, mais aussi dans le reste de la France. Mais l’offre d’Evanela ne se limite pas aux particuliers. Nous avons également une prestation dédiée aux entreprises qui leur permet d’offrir un moment d’exception aux clients de leur choix. Par exemple, lors du tournoi de tennis de Roland Garros, nous proposons aux entreprises de leurs faire rencontrer l’orfèvre qui réalise la coupe du tournoi.

Notre dernier métier est l’organisation de soirée thématique autour des métiers de l’artisanat d’art. Nous avons récemment programmé une soirée sur le thème du costume, dans un théâtre, afin de faire connaître ce métier peu connu de costumier et costumière.

Et comment vous est venu l’idée de lancer cette entreprise ?

Lucie Knappek :  J’ai d’abord commencé ma vie active dans une grande entreprise, tout en ayant l’envie, depuis très longtemps, de monter ma boite ! J’ai d’ailleurs opté pour la spécialité entrepreneuriat lorsque j’étais dans mon école de commerce. Après avoir eu une première idée de création d’entreprise, que je n’ai finalement pas développé, j’ai réalisé à quel point la France avait une ressource incroyable en matière d’artisanat d’art et du luxe. J’ai toujours été attirée par les arts, par le beau, par le rare et ce depuis mon enfance. L’idée de lancer Evanela est arrivée comme une évidence dans mon esprit ! C’est alors que je me suis lancée, avec le soutien du pré-incubateur de start-up de mon école l’ISC et par la suite j’ai intégré l’incubateur parisien Welcome City Lab qui est exclusivement dédié à l’innovation dans le tourisme.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Lucie Knappek : Après une levée de fond en 2013 de 130 mille euros qui m’a permis d’étoffer mon équipe, j’ai pour ambition aujourd’hui de continuer à développer mon offre en France. Et de faire croître le nombre de nos partenaires. Ils sont une centaine à travailler avec nous, dans la mode, la décoration, la restauration, l’horlogerie, la joaillerie… Je veux aussi me développer ailleurs dans le monde. Là où l’artisanat d’art et du luxe a également une histoire, comme en Italie par exemple. Tout est possible tant qu’on a l’envie de faire et de transmettre !

 

Caroline Forge

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