Rencontre avec Marie-Pierre Schmitz, fondatrice de la marque Benta Berry

Marie Pierre Schmitz

Vous venez du monde de la finance, comment est née cette envie d’entreprendre ?

Marie-Pierre Schmitz : J’avais déjà commencé à entreprendre en 1999 en créant avec un associé une société de gestion alternative. En 2008, pour des raisons personnelles, il est retourné au Liban. Il se trouve que mon fils a eu des problèmes de peau à ce moment-là. Il souhaitait prendre un traitement médicamenteux particulièrement agressif auquel je me suis opposée. J’ai donc cherché des solutions alternatives que je n’ai pas trouvées. Je me suis rendu compte que le marché des jeunes n’était pas un marché de niche mais de “blockbusters”, pesant plus de 230 milliards d’euros d’argent de poche en 2009. Benta Berry est né d’une volonté de créer une marque qui s’adaptait aux nouveaux modes de vie des jeunes.

Avec Benta Berry, vous êtes sur un segment de marché très spécifique, les 15-30 ans, pourquoi ce choix ? Comment comptez-vous attirer les jeunes vers votre marque, sont-ils acheteurs sur ce type de produits ?

Marie-Pierre Schmitz : La marque a à peine 3 ans donc avant de penser à élargir notre marché il faut déjà réussir le pari de la vendre et de l’imposer sur celui des 15-30 ans. Benta Berry se veut avant tout une marque cosmétique, car je crois au discours positif. L’ambition est de convaincre les utilisateurs en proposant une solution et non pas en soulignant un problème. Nous avons été les premiers à segmenter la peau des garçons et des filles en créant deux gammes différentes. Nulle part vous ne verrez apparaître peau normale ou peau grasse. Il n’y pas de normalité, juste des typologies de peau correspondant à des offres de soins. Pour ce qui est de l’achat, de plus en plus d’enquêtes montrent que dès 15 ans, les jeunes achètent seuls leurs produits. L’adolescent n’a pas de budget, il achète par goût, sur impulsion. Notre pari est de devenir une marque communautaire et identitaire dans laquelle ils se reconnaissent.

Quelle est la philosophie Benta Berry et d’où vient le nom ?

Marie-Pierre Schmitz : Le nom vient de mon nom de jeune fille qui est d’origine basque. Pour la philosophie, j’ai coutume de dire que Benta Berry est une humeur et que par conséquent, elle est changeante. Nous avons développé avec l’université Paris-Descartes des produits à base d’actifs naturels. Tous les partenaires que nous avons sélectionnés ont tous les labels du Green Business, mais je ne souhaite pas le revendiquer. J’essaie juste d’appliquer des valeurs auxquelles je crois, en prenant conscience de leurs limites et contraintes.

Mini Guide Entrepreneuriat

Pourquoi avez-vous pensé à Valentine Pozzo di Borgo pour créer les deux parfums ?  

Marie-Pierre Schmitz : Une aventure entrepreneuriale, c’est avant tout se faire plaisir. Sélectionner les meilleurs et parmi eux, ceux avec lesquels on a le plus d’affinités. J’adore la personnalité de Valentine. En dehors de son talent propre, j’aime son humilité et sa simplicité d’une noblesse rare. Je trouve aussi qu’elle a une vie extraordinaire. Elle se lève à 4h du matin tous les jours pour aller monter ses chevaux et pousse sa passion au plus haut niveau, ses succès équestres le démontrent.

Il y a un prix Benta Berry chaque année, quel est son but ?

Marie-Pierre Schmitz : Nous ne l’avons pas encore mis en forme pour des raisons financières mais l’ambition est de lancer un concours en ligne afin que des jeunes nous présentent des projets de toutes sortes, sans aucune restriction : humanitaires, philanthropiques, de voyages, de bourses, de financements d’études… Ils seront soumis à un jury constitué également de jeunes. Depuis que nous existons, nous avons financé tous les ans la course de l’EDHEC, le 4L Trophy… Nous essayons d’aider les étudiants avec des partenariats toujours à 100%, afin de leur éviter de chercher des sponsors partout.

Vous avez lancé votre marque en 2010, où en êtes-vous en terme de part de marché ?

Marie-Pierre Schmitz : Nous avons signé un partenariat avec Parashop pour les trois prochaines années. Sur la France, c’est notre priorité, ainsi que le digital. A l’étranger, nous nous sommes développés sur la côte Est des États-Unis grâce à Birchbox, un mélange de digital et de beauty box. La fondatrice a cru en nous, dès le départ, et notre chiffre d’affaire croît régulièrement et de façon assez exponentielle. Elle nous a permis grâce une certaine visibilité d’être présents dans deux ou trois endroits emblématiques de New York comme ABC Home ou Thompson Alchemist. Grâce à elle nous avons été repérés par Heather Pepe, célèbre make-up artist d’Hollywood qui veut nous intégrer sur la côte Ouest. Récemment, nous avons ouvert à Singapour dans des boutiques Guardian. En Corée, en Angleterre et en Allemagne nous sommes en cours de négociations avec des réseaux majeurs.

Quels sont vos projets pour l’avenir et comment l’envisagez-vous ? 

Marie-Pierre Schmitz : Nous voulons asseoir notre partenariat avec Parashop en France puis développer l’international, car je pense que c’est plus facile pour une jeune marque française de réussir à l’étranger. Le jeu de la concurrence ne marche pas ici. Les réseaux sont verrouillés par les leaders du secteur, c’est très difficile pour une jeune marque d’avoir les moyens de se développer.

 

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