Et si les stéréotypes étaient les pires ennemis des femmes ?

Et si les stéréotypes étaient les pires ennemis des femmes ?
Combattre les stéréotypes pour permettre aux jeunes filles d'embrasser les métiers de demain, tel est le message de la directrice de la communication Europe du sud de Yahoo.

Il est une idée reçue qui voudrait que l’égalité H/F soit désormais acquise. Nous avons certes décroché le droit de vote en 1944, comptons quasiment autant de travailleuses (48%) que de travailleurs (52%)¹ et quelques heureuses élues ont même eu le privilège d’accéder aux plus hautes fonctions dans un pays dont le gouvernement observe la plus stricte parité. Alors Mesdames, rangez votre féminisme au placard, l’heure du combat n’est plus de mise ! stéréotypes

Mais si l’on y regarde de plus près, les chiffres ne trompent pas sur la réalité d’une situation qui peine à progresser quand elle ne régresse pas : à poste équivalent, la différence de salaire demeure (19% en moyenne)². Si les filles sont majoritairement plus diplômées que les garçons (46 % des femmes possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur pour 37% des hommes)³, elles ne sont que 27% dans les écoles d’ingénieurs et 18% dans les fonctions tech des plus grosses entreprises de la Silicon Valley. Et que dire du nombre de femmes CEO de groupes mondiaux (5%) ou d’entreprises du CAC40 (aucune à ce jour)* ? Certains penseront que ce n’est pas si mal, et qu’après tout, il serait bien de s’en contenter. Pour les autres, on peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi nous n’arrivons pas à faire mieux et si nous pouvons rêver qu’un jour la parité sera un non sujet.

Mais où est le problème ? Un des points essentiels me semble être celui des stéréotypes. Ces fameux clichés qui dès la plus petite enfance, à l’école ou en famille, nous mettent dans des cases : les garçons sont bons en math quand les filles sont des petites choses fragiles qui adorent la lecture ! Ou encore une fille au foot, c’est nul, ne t’avise pas de vouloir taper dans le ballon à l’heure de la récré ! stéréotypes

Nous vivons une époque de profonde mutation. Le développement des technologies et la place d’internet dans nos vies re-dessinent le fonctionnement des organisations et voient l’émergence de nouveaux métiers. Développeurs, data scientists ou data analysts, ces métiers qui seront demain parmi les profils les plus recherchés, font la part belle aux sciences. Il est indispensable que les femmes participent à cette révolution numérique et embrassent en nombre les filières scientifiques. Car si les garçons sont effectivement très bons dans les matières scientifiques, les filles excellent (85% de taux de réussite pour les bacs scientifiques chez les garçons pour 89% chez les filles). On mesure alors l’importance de combattre ces clichés.

Alors, que faire ? Il est de la responsabilité de chacun d’entre nous d’y travailler. Dans la sphère familiale, de nourrir la même ambition pour ses filles que ses garçons, les soutenir dans leurs choix professionnels, y compris les aider à pousser les portes des filières scientifiques. Aux corps enseignant, notamment les écoles d’ingénieurs, de veiller à leur offrir un accueil bienveillant et une bonne intégration qui leur donnera envie de faire des émules. Enfin, aux entreprises de communiquer sur leur politique salariale et les initiatives menées en faveur des femmes car elles sont nombreuses.

Egaux mais différents, hommes et femmes ont tout à gagner à allier leurs qualités complémentaires. La mixité, de nombreuses études le prouvent, est un levier de performance, dont les organisations comme les consommateurs tireront les meilleurs bénéfices.

Alors, parents, familles, enseignants, salariés ou chefs d’entreprise, chacun de nous a son rôle à jouer pour faire bouger les lignes et offrir à nos enfants un monde plus égalitaire.

1 source Insee
2 source MEN-MESR-DEPP
3 source MESR-DGESIP-DGRI-SIES
*Facebook, Google, LinkedIn, Yahoo

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