La rentrée a sonné à l’école Van Cleef & Arpels

Marie Vallanet-Delhom nous fait découvrir une école pas comme les autres qui accueille les férus des métiers d’art de tous les âges et de toutes les nationalités.

Qui n’a jamais rêvé de percer les mystères du diamant bleu de Louis XIV et, plus généralement, des pierres et de la joaillerie française ? Et comment ne pas avoir envie de retrouver les bancs d’une classe dans un cadre aussi exceptionnelle que l’Ecole Van Cleef & Arpels sise 31, rue Danielle Casanova, à l’ombre de la place Vendôme, dans un superbe hôtel particulier qui fut la résidence du Marquis de Ségur. Ce dernier fut le Président du Parlement de Bordeaux, surnommé par Louis XV le « prince des vignes » en raison des nombreux crus dont il était propriétaire : on peut citer Château Latour, Château Lafite, Château Mouton et Château Calon Ségur…

Pénétrer dans cet hôtel particulier procure un sentiment mêlé, comme à la rentrée de septembre quand les plus jeunes découvrent pour la première fois leur école. Rencontre avec une directrice pas comme les autres, Marie VallanetDelhom, qui a fait de l’Ecole Van Cleef & Arpels une référence en matière de transmission du savoir et du savoir-faire des métiers d’art, du luxe, de la joaillerie et de l’horlogerie. VCA-PressroomEcole-ImagesVideos-Ecole-17

Cette Ecole n’a pas d’équivalent, en quoi est-elle unique ?

Marie Vallanet-Delhom : L’Ecole Van Cleef & Arpels est à la fois une école comme les autres, où les élèves sont tenus d’être à l’heure et assidus lors des cours. Mais c’est en même temps une école qui, depuis son inauguration il y a plus de deux ans, accueille des personnes venues de tous les horizons. Nous avons dispensé des cours à plus de 2000 élèves de 33 nationalités différentes qui ont entre 17 et 80 ans. Là aussi réside notre singularité : être une vraie école pour tous, et plus particulièrement pour ceux qui ont envie de découvrir les mystères de la gemmologie, de l’horlogerie et de la joaillerie dans son ensemble.

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Qu’entendez-vous par « une vraie école » ?

Marie Vallanet-Delhom : A 9h, la cloche sonne et les élèves qui sont arrivés un peu avant finissent leur café et se rendent en classe. Les ateliers durent 4h avec une pause pour permettre aux élèves de se détendre et de se restaurer un peu. C’est une vraie parenthèse, une expérience de vie que de venir à l’Ecole et nous travaillons à concevoir notre accueil pour que cela soit et reste un moment unique.

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Quels cours et ateliers proposez-vous ? 

Marie Vallanet-Delhom : Nous avons un programme assez éclectique dont le but est de faire connaître des métiers d’art inconnus du grand public. Par exemple, en joaillerie on compte environ sept métiers principaux : le dessinateur, le maquettiste, l’expert pierres, le joaillier, le fondeur, le sertisseur, le lapidaire, le polisseurs.. Car la joaillerie est une oeuvre collective qui fait travailler ensemble des experts qui juxtaposent leur savoir-faire. Et si un maillon de la chaîne a un défaut, c’est l’ensemble qui en pâti. Ce sont des valeurs que nos professeurs, qui sont des professionnels, enseignent à nos élèves. Les cours sont à la fois théorique et pratique.

Et quels autres cours dispensez-vous à l’Ecole ?

Marie Vallanet-Delhom : Ils portent sur l’histoire de la joaillerie : Parures, Symboles et Pouvoir est une thématique abordée. Nous avons aussi des cours sur l’histoire des bijoux talismans, sur l’art nouveau, sur l’univers de notre maison : Van Cleef & Arpels. Nous proposons aussi des cours sur la joaillerie et les pierres à proprement parlé. Ils s’intitulent lire et renconnaître les pierres. Nous enseignons aussi l’horlogerie avec une véritable plongée au coeur de la mécanique d’une montre.

Horlogerie

Comment se déroule un cours d’horlogerie par exemple ?

Marie Vallanet-Delhom : Les élèves, qui là sont plus souvent des hommes que des femmes, ont une partie théorique de cours sur l’histoire de l’horlogerie et assez rapidement ils vont faire l’expérience unique de démonter puis de remonter le mécanisme d’une montre mécanique. Avec l’aide d’un professeur qui leur montre les gestes à reproduire et surveille le travail de chacun. C’est aussi un cours que les entreprises réclament pour leurs équipes car il permet à chacun de dépasser son à priori sur la difficulté d’une tâche nouvelle. Depuis le début de ce cours, aucun élève n’a échoué lors de cet atelier !

La philosophie de l’Ecole est-elle justement l’apprentissage et le dépassement de soi ?

Marie Vallanet-Delhom : Nous sommes des passeurs de savoir et du savoir-faire des artisans et des experts en joaillierie. Nos élèves apprennent à reconnaître les pierres et leur taille (ancienne ou moderne). Mais aussi, grâce à des techniques très pointues d’optique, à explorer l’intérieur de la gemme. Lors de l’atelier de joallierie, les élèves créent la maquette d’une broche en utilisant tous les outils de base d’un joaillier professionnel. Ils ont une pièce de cuir sur les genoux et travaillent avec une cheville qui est l’objet le plus important d’un joaillier. Lorsque ce dernier quitte une maison, il l’emporte ! C’est un outil très personnel. Au préalable, ils sont passés par l’atelier de dessin où, grâce à la technique du gouaché, ils préparent et définissent la forme que le bijou doit avoir après sa réalisation finale par l’atelier.

Et l’Ecole est également nomade ?

Marie Vallanet-Delhom : Oui car tout le monde ne peut pas venir à l’Ecole place Vendôme à Paris et comme notre ambition est d’être ouvert à tous ! Nous sommes déjà allés à Tokyo au Japon où, pendant 15 jours, plus de 600 élèves ont pu venir suivre notre enseignement. Nous voulons poursuivre ce programme hors de nos frontières une fois par an, car c’est une lourde organisation. Je pars avec tout le matériel nécessaire et nos professeurs, seuls les livres qui agrémentent notre bibliothèque ne sont pas du voyage. Nous sommes d’ailleurs excessivement fiers de cette dernière car les élèves peuvent ainsi parfaire leurs acquisitions, en feuilletant de nombreux livres qui racontent l’histoire de la gemmologie et des artisans qui ont fait et font encore ces métiers d’art ! Et à nous, grâce à l ‘Ecole, de rendre pérenne cette histoire et ces techniques qui sont encore celles utilisées par les experts des métiers de la joaillerie.

Bibliothèque

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