Karine Schrenzel, la star du E-commerce qui monte !

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Discrète et réservée, Karine Schrenzel est pourtant à la tête d’une société figurant dans le top 50 des entreprises de E-commerce en France. ShopInvest rassemble pas moins de 10 sites leaders dans leur secteur. Le petit nouveau Lemon Curve, n°1 sur le secteur de la lingerie, promet encore de belles réussites. Une saga qui dure depuis presque dix ans et qu’elle partage avec son époux et associé Olivier. Elle nous livre aujourd’hui les clefs de son succès.

Enfant et adolescente, quelles sont les valeurs qui vous ont portée ?

Karine Schrenzel : J’ai été bercée par le multiculturalisme dans une famille autrichienne et française, puis j’ai grandi aux Etats-Unis dans un environnement où l’entrepreneuriat était très encouragé. Là bas, l’échec n’était pas redouté : il fallait simplement recommencer.

Vous avez suivi le parcours classique à la sortie de l’ESCP en faisant un passage chez McKinsey : qu’en retenez-vous ?

Karine Schrenzel : En faisant l’ESCP, j’ai toujours eu l’idée dans un coin de ma tête de fonder ma société. Mais je ne me sentais pas prête à la sortie de mes études. C’est pourquoi je suis partie chez McKinsey qui est une bonne école pour poursuivre son apprentissage. Puis j’ai été débauchée par un fond d’investissement de Private Equity.

Quand donc avez-vous eu le déclic pour lancer votre entreprise ?

Karine Schrenzel : Un jour, j’ai décidé de quitter mon salaire démesuré dans la finance pour me lancer seule. Je me suis rendue compte que je me laissais porter par un métier qui ne me correspondait pas forcément. J’ai donc commencé par Mencorner.com, un site de cosmétiques dédié aux hommes. Il a fallu porter plusieurs casquettes, créer le site, faire le marketing… C’est là que j’ai rencontré mes premières difficultés : obtenir de belles marques alors que personne ne me connaissait.

Mini Guide Entrepreneuriat

L’accueil n’est pas le même que lorsque l’on appelle une entreprise en son nom propre plutôt qu’au nom de McKinsey ! Je dis toujours que l’on m’a jetée par 10 fenêtres mais que j’ai fini par trouver une ouverture. Au final, j’ai obtenu 6 belles marques en 2007, dont Biotherm ou Clarins. Je me souviens que j’avais mon stock de produits au dessus de ma tête dans mon bureau !

A quel moment vous êtes-vous associée avec votre mari ?

Karine Schrenzel : MenCorner a commencé à bien croître et je suis arrivée en 2010 à 2 millions de CA. Le secteur de la beauté offre de belles marges mais j’étais sur un marché de niche ce qui limitait la croissance du CA. En même temps, je me suis dit que dans le E-commerce, il y avait aujourd’hui deux modèles : les mastodontes à l’instar d’Amazon, et les marchés de niche.

Quand j’en ai parlé avec mon compagnon Olivier Gensburger qui travaillait dans la finance et avec qui j’ai 2 enfants, on s’est dit qu’il existait de nombreux sites spécialisés à racheter ; et que nous pouvions mutualiser les fonctions supports. En 2011, nous nous sommes associés et c’est là que nous avons racheté le site Bijourama en faisant une levée de fonds (les actionnaires sont minoritaires dans la société), puis la saga des acquisitions a commencé. En parallèle, nous avons aussi créé Womencorner.com, qui est le pendant féminin de Mencorner.

Quel a été le fil conducteur de ces acquisitions ?

Karine Schrenzel : Nous restons autour de biens de consommation « plaisir », et la deuxième chose est que nous recherchons une marge brute élevée grâce à des marques haut-de-gamme et difficiles à obtenir comme Hermès ou Aubade. Nous sommes aussi les seuls revendeurs de Swarovski ou Pandora. Les sites que nous achetons sont positionnés sur des secteurs différents et ont une position de leader sur leur créneau. Chaque site possède une offre large sur son secteur. Nous travaillons aussi finement notre CRM car un client sur Declik Deco pourrait être intéressé par de la lingerie sur Lemon Curve. Avec Lemon Curve, qui est notre dernière acquisition, c’est la première fois que nous touchons au secteur vestimentaire mais nous restons dans des produits connexes car le PAP est un marché très concurrentiel.

Votre plus grande victoire ?

Karine Schrenzel : Quand je pense que j’étais seule et qu’aujourd’hui j’ai 40 personnes autour de moi. Mais de manière générale, j’ai tendance à me dire qu’il reste encore plein de choses à faire !

 Avez-vous aussi connu des échecs ?

Karine Schrenzel : Au départ, je me suis associée avec une personne et ça s’est très mal passé. Cela a été un moment dur car humainement ça a été une grande déception. Je pense aussi avoir sous-estimé les difficultés au départ. J’ai mis deux ans à lancer le premier site. Il faut être très persévérant mais par la suite on peut heureusement capitaliser sur son premier succès. 

Aujourd’hui quelle est votre ambition avec Lemon Curve : vous avez notamment envie de monter votre marque propre ?

Karine Schrenzel :  Nous avons déjà créé trois marques sur Mencorner, et nous réfléchissons donc aussi à en créer une sur Lemon Curve car cela crée une vraie adhésion à la marque, et offre aussi de belles perspectives de marges brutes. Nous allons également continuer le CRM pour améliorer encore notre repeat business. Nous pensons aussi aux formules d’abonnement qui fonctionnent très bien aux Etats-Unis. Nous souhaitons améliorer la technique, la visibilité marketing.

Vous êtes une grosse entreprise : pourquoi n’avoir pas eu envie de communiquer plus tôt dans les médias ?

Karine Schrenzel : Je ne suis pas quelqu’un qui aime me mettre en avant. J’aime énormément ce que je fais. Mais on s’est dit qu’il était effectivement important d’humaniser l’entreprise maintenant qu’il s’agit d’un joli petit business  !

@Paojdo

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