Alice Zagury: la serial boosteuse de startups

Alice Zagury

Co-fondatrice de TheFamily, un accélérateur d’écosystème qui a vu le jour en mars 2013, Alice Zagury (@Alice_Zag) est une jeune femme de 28 ans qui déborde d’idées et d’énergies positives.

Sa force : embarquer dans sa dynamique toutes les parties prenantes qui permettent à une jeune startup de se développer et pérenniser son projet.

Après votre expérience au sein de Silicon Sentier et votre rôle de manager du Camping, pourquoi avoir décidé de monter TheFamily ?

Silicon Sentier est une association qui s’occupe de l’innovation digitale à Paris, sous la forme d’un cluster d’entreprises. Ma première mission a été d’aider à la construction d’un incubateur dédié aux artistes et aux ingénieurs, pour mixer leurs compétences, au centquatre à Paris. Au bout de 8 mois, ma directrice me propose de poursuivre mon expérience avec Le Camping, qui ouvre ses portes dans le Palais Brongniart. J’ai accepté car nous allions construire un accélérateur, sur le modèle américain de Y Combinator, fondé en 2005 par Paul Graham.

Mini Guide Entrepreneuriat

Et TheFamily alors ?

J’ai rencontré mes deux cofondateurs : Oussama Ammar, serial entrepreneur et coach, et Nicolas Colin, inspecteur des finances, qui a cosigné le récent rapport sur la fiscalité numérique. Ce fut le déclic. J’ai eu envie de construire mon propre projet. Je voulais mettre l’accent sur les freins français et surtout les dépasser : l’accès aux grandes entreprises, aux politiques et la valorisation de la diversité. Et surtout la possibilité de pouvoir accélérer plus de startups en même temps, avec un programme qui doit correspondre et répondre aux besoins de toutes. Le travail de fond du projet TheFamily a porté sur ces questions, qui sont les plus importantes et notre plus gros challenge !

Justement, qu’a de particulier votre accélérateur de startups ?

Les deux clés du modèle de l’accélérateur d’écosystèmes comme TheFamily sont d’abord de s’adresser aux jeunes, aux ingénieurs et à toutes celles et ceux qui ont envie de faire. Cette génération Y qui met les mains dans la mécanique, qui veut comprendre et mettre en pratique. Et pas celle qui veut seulement manager. La seconde clé est l’environnement que nous proposons. C’est-à-dire les contacts, les investisseurs, les acteurs politiques, les réseaux, les clients, les utilisateurs. Nous créons les conditions les plus favorables pour que les 54 start-ups, que nous avons sélectionnées, se développent et se déploient. Notre objectif est de faire pousser 100 startups par an.

Votre environnement de travail est une partie du programme, en fait ?

Nous vivons où nous travaillons, dans un grand appartement dans le Marais. Nous ne pouvons pas loger toutes les start-ups. Mais c’est une grande maison de famille où les projets se côtoient. Il y a une émulsion intellectuelle nécessaire, vitale même. Car les limites entre la vie professionnelle et la vie personnelle s’estompent. Elles sont même quasi inexistantes, au moment de la création d’une entreprise. Tout notre programme est basé sur un encadrement qui permet aux entreprises de travailler sur leurs produits. Et nous nous chargeons du reste autour. Nous créons les conditions propices à leur travail de fond en apportant la structure et la forme, l’intendance en quelque sorte.

Les femmes sont-elles nombreuses à présenter des projets ?

Sur près de 1 000 candidatures, le pourcentage de projets portés par des femmes est bien trop faible. Aujourd’hui sur les 54 start-ups qui sont chez TheFamily, nous n’avons que 13 femmes sur les 103 fondateurs. En général, celles qui osent venir nous voir ont des idées de créations d’entreprises déjà très abouties, qui nous intéressent. Mais elles sont encore trop peu à oser et nous faisons tout pour que cela change. J’ai presque envie de dire que notre plus gros travail aujourd’hui est de dénicher des pépites qui s’ignorent encore, et de nombreuses sont féminines. Alors osez !

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est vide