Ces technologies qui nous veulent du bien

Ces technologies qui nous veulent du bien
Que ce soient des applications qui se concentrent sur une solution particulière ou bien des organisations utilisant le numérique de manière élaborée et stratégique, les nouvelles technologies sont de plus en plus à la source du changement social.

Beaucoup d’individus, d’associations et d’entreprises utilisent les nouvelles technologies pour combattre particulièrement la violence sexiste, bien qu’elle puisse paraître insurmontable. Ils proposent petit a petit, des solutions pour en finir avec la violence faite aux femmes et la discrimination, au sens plus large.

Des solutions technologiques toutes simples peuvent avoir un impact incroyable sur un individu. Prenez l’exemple de Tara, une femme de 26 ans d’Oman, qui est parvenue à échapper à une vie de négligence et d’intenses abus sexuels et physiques perpétrés par les membres de sa famille. En utilisant un ordinateur à l’université, ainsi que des téléphones portables qu’elle cachait à ses agresseurs, elle a pu contacter CHAYN, une association qui utilise la technologie de manière innovante pour aider les femmes à échapper à la violence, qu’elle a réussi à trouver en effectuant une simple recherche sur Google. La technologie et les informations fournies par Chayn, lui ont permis d’échapper à une situation où sa vie était en danger.

L’association CHAYN, fondée par Hera Hussain, n’est pas la seule organisation à utiliser les nouvelles technologies pour améliorer la vie des femmes et des filles. On a parfois du mal à croire qu’une simple appli ou un site web puisse faire une telle différence. Cependant, pour une femme en besoin croissant de sécurité quand elle traverse la ville, une appli come Circle of 6, avec laquelle elle peut rapidement envoyer une alerte à un groupe de contacts si elle se trouve soudain en situation critique, peut lui donner confiance en elle pour se déplacer où elle veut.

Adressant la discrimination en milieu de travail, Parity App est une application qui permet aux employés de signaler anonymement toute discrimination sexiste ou de harcèlement dans l’entreprise dans laquelle ils sont employés ou ont travaillé précédemment. Cette application, lancée par la Fondation Meera Kaul, permet également aux utilisateurs de signaler la façon dont une entreprise répond à ces cas de discrimination et de harcèlement. Les services de ce genre sont incroyablement utiles pour les femmes en recherche d’emploi, souhaitant trouver une entreprise avec une culture et une politique qui soutiennent et préservent leur droit à la sécurité et la protection en milieu de travail.

Au début de cette année, le Hackathon International des Filles, organisé par le Global Funds for Women a abouti à la création de “Não Me Calo” (“I Will Not Shut Up”), par un groupe de jeunes femmes brésiliennes. Cette application permet aux utilisateurs de classer les espaces publics sur la base de leur sécurité – un peu comme “L’Internaute pour la sécurité des femmes”. C’est encourageant non seulement parce qu’elle aide les femmes à rester en sécurité, mais parce que c’est une appli construite par les femmes, pour les femmes.

Souvent, les applications et les sites web, destinés à proposer de l’aide, semblent être au premier abord des solutions meilleures et plus avancées technologiquement, cependant elles finissent par échouer parce que les créateurs ne comprennent pas pleinement les besoins de leurs utilisateurs. Installer une application sur un smartphone peut être dangereux pour une femme que l’agresseur pourrait déceler. La femme se retrouve dans l’obligation d’installer et de désinstaller son application à chaque fois qu’elle en a besoin, alors qu’un site fonctionnel mobile est beaucoup plus facile à visiter quand bon lui semble. La femme n’a plus qu’à supprimer rapidement son historique de navigation.

Des solutions technologiques plus élaborées sont également nécessaires pour résoudre des cas plus complexes de violences sexistes. Digital Democracy, co-fondée par Emily Jacobi, est une organisation internationale dédiée à “l’encouragement des communautés marginalisées à utiliser la technologie pour défendre leurs droits”. Digital Democracy a travaillé par exemple en Haïti, avec des organisations partenaires locales pour lutter contre la violence de genre à grande échelle.

Le séisme dévastateur de Janvier 2010 en Haïti a fait environ 223 000 morts et a déplacé un autre million et demi d’habitants, et l’ile se remet encore de la catastrophe. Les personnes déplacées ont créé des camps de tentes où les cas de violence de genre et les agressions sexuelles ont monté en flèche. Sans systèmes pour traquer ou résoudre ces violences, elles sont restées non reportes et impunies. Les organisations locales axées sur la prévention et la fin de la violence de genre ont bénéficié de l’aide de Digital Democracy pour utiliser la technologie afin de mieux suivre et signaler les cas de violence sexuelle.

Digital Democracy a découvert que les organisations locales sont “mieux à même de soutenir les survivants, éduquer les communautés, et de plaider pour une sécurité accrue et des services pour les femmes et les filles” grâce à l’utilisation du numérique. Ensemble, elles ont construit des systèmes pour tracker et signaler les cas de violence sexiste. Ils ont établi une hotline que les survivants de violence de genre peuvent appeler pour avoir de l’aide, et ont encourager les femmes locales à partager leurs histoires à travers les médias numériques, mettant la question de la violence sexiste en Haïti sur la scène internationale.

Que la solution soit élaborée ou toute simple, les nouvelles technologies créent un changement réel dans la vie des femmes partout dans le monde !

La Fondation Womanity s’engage à soutenir les femmes et les filles dans le monde. Leur Womanity Award, lancé en 2013, soutient des solutions novatrices et efficaces prévenant les violences faites aux femmes. Cette année, la Fondation Womanity récompensera un programme ayant créé ou adapté des outils TIC ou numériques pour prévenir la violence faites aux femmes, et soutiendra l’expansion de ce travail en fournissant des services professionnels, des formations, des fonds pour du personnel dédié à la réplication du programme et autres ressources nécessaires. L’appel à candidatures est ouvert ici jusqu’au 28 Août 2015. Suivez la campagne sur Twitter avec #ICTforWomanity!

Servanne Mouazan

@servanemouazan

 

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