Les clés (inconscientes) pour réussir un entretien

réussir un entretien

Se renseigner sur l’entreprise, au sujet des contours du poste pour lequel on postule ou encore veiller à être ponctuel : les grands classiques, somme toute, de la préparation d’un entretien d’embauche. À ceci près que le succès d’un tel rendez-vous se niche souvent dans des détails bien plus subtils. Décryptage avec la coach d’entreprise, spécialiste de l’image, Karine Averseng, auteure de “Ces 5 minutes qui comptent pour réussir un entretien d’embauche” (Ed. Larousse).

Découvrez les es clés (inconscientes) pour réussir un entretien !

Gare au stress inutile

« Tout préparer la veille, chaussettes comprises ! » L’un des meilleurs remparts contre l’anxiété, affirme Karine Averseng. « Essayer cinquante tenues le matin d’un entretien pour se rendre compte que le chemisier idéal est taché ou mal repassé génère des angoisses supplémentaires. Il faut prendre ce temps là la veille, et se tenir à ses décisions. » Quant au jour J, cette coach préconise d’arriver bien avant l’heure du rendez-vous, « quitte à aller boire un café, complète Karine Averseng. Cela permet d’effectuer, pendant quelques minutes, une respiration abdominale, c’est-à-dire par le ventre,  afin de ne pas avoir le souffle coupé. » 

Mini Guide Reconversion professionnelle

Attention au regard de l’hôtesse d’accueil

Une fois que vous pénétrez à l’intérieur du hall de l’entreprise, sachez que votre entretien a déjà débuté : «  de plus en plus de managers demandent aux hôtesses comment le candidat s’est comporté à l’entrée de la société », explique Karine Averseng. Evitez donc de faire les cent pas à l’accueil. « Gare à ne pas s’avachir non plus dans son fauteuil ou passer son temps au téléphone », avertit la coach, d’autant que le hall est un lieu de passage : pas impossible donc d’y croiser, sans le savoir, le DRH ou l’un des dirigeants.

Du rôle du cerveau archaïque

N’importe quel être humain, normalement constitué, a une première impression, spontanée, immédiate : « elle provient du cerveau archaïque », explique Karine Averseng. « Ainsi, un recruteur ayant une connaissance, même minime, de son métier et des relations humaines, a cette faculté de juger très rapidement la façon dont est habillée la personne, par exemple. » Vêtements mais également sourire, poignée de main, regard. Dans un tel contexte, tout a son importance, chaque détail est passé au peigne fin pour juger de notre capacité à nous insérer dans un secteur professionnel donné.

Pour cela, Karine Averseng a bien une ou deux techniques : « rien n’empêche de nous rendre en bas de l’immeuble de l’entreprise quelques jours avant l’entretien. Cela permet d’observer ceux qui descendent fumer ou boire des cafés et ainsi d’obtenir des renseignements sur le style vestimentaire adéquat : les employés sont-ils habillés de manière décontractée, les femmes sont-elles très maquillées etc. » En clair, une mine d’or pour prendre le pouls de l’entreprise et nous aider, dès les premières secondes de l’entretien à adopter une posture claire face au potentiel recruteur.

Les couleurs ont leur langage

Même si nous n’en avons pas tous conscience quotidiennement, nous évoluons dans une société où la couleur a énormément d’importance. « Une personne habillée en rouge donne une image de dynamisme, de passion, de fougue, » complète Karine Averseng. Pour les plus extraverties donc, une couleur dont il ne faut pas trop abuser : cela risquerait d’accentuer votre personnalité, déjà forte.

Par ailleurs, les codes couleurs ne sont pas les mêmes selon les secteurs d’activités : « la banque, l’assurance ou encore l’audit répondent à des dress codes stricts, poursuit la coach. Dans ces domaines, le pastel passe bien : on a besoin de douceur, de rassurer, de montrer son efficacité. » Exit donc les couleurs lumineuses et leurs côtés punchy, voire agressif.

Synergologie : renseignez-vous !

Dans un entretien, la synergologie, ou communication non verbale pour les moins initiés, prime parfois sur ce que vous dites. « La parole peut mentir, mais pas le corps », souligne Karine Averseng. Ainsi, inutile d’assurer que l’on est quelqu’un de dynamique en étant enfoncée sur sa chaise. D’autre part, renchérit la spécialiste,  « le regard, selon que l’on cherche quelque chose dans sa mémoire ou que l’on créé un mensonge, n’est pas le même. » 

Attention également à ne pas être en proie à des gestes parasites, caractéristiques des situations de stress. Le fait de tapoter sur la table, de se mordiller les lèvres, de bouger ses pieds, de jouer avec son alliance ou encore de gesticuler sur sa chaise… Des mouvements qui nous trahissent générés, dans plus de 60% des cas, en réaction à une situation anxiogène. « Plus on angoisse, plus on maquille son CV, moins on est accord avec son interlocuteur et plus on produit ce type de gestes, » ajoute Karine Averseng soulignant que la connaissance des règles de base de la synergologie a aussi un intérêt pour le candidat : « un recruteur en écoute active a la plupart du temps le regard plissé, le buste en avant. S’il recule ou croise ses bras, cela signifie qu’un élément du discours du recruté l’a dérangé. »

Relativiser l’importance de l’entretien

Chiffres du chômages, précarisation de l’emploi… Rien n’est fait a priori pour être serein avant un entretien. A priori seulement : « si l’on est convoqué, c’est que notre profil correspond et que l’on a les bonnes compétences », rappelle Karine Averseng. Une remarque de bon sens : les recruteurs, inondés de CV, n’ont pas le temps d’organiser des rendez-vous pour le plaisir. « La rencontre consiste surtout à valider le fait que l’image, la personnalité du candidat sont en adéquation avec ce que le recruteur recherche et l’esprit de l’entreprise, » assure la spécialiste.

Vous aussi, vous choisissez !

Et Karine Averseng d’insister : vous avez votre mot à dire ! « Si la société ne nous convient pas, y travailler signifie un travestissement social, vestimentaire, » analyse la coach. Une situation qui, selon elle, conduira irrémédiablement à un rejet de l’ensemble de la tribu (« car une entreprise est une tribu »), voire à un burn out et, dans les cas les plus extrêmes, une dépression. « Sans donner l’impression de faire la fine bouche, il ne faut donc pas hésiter à poser des questions précises durant l’entretien, » poursuit Karine Averseng. « Cela a par ailleurs le mérite de montrer au recruteur que l’on n’est pas là par hasard, et que l’on s’intéresse réellement à l’entreprise, » conclut-elle.

Claire Bauchart

0
    0
    Votre panier
    Votre panier est vide